C’est une nouvelle étape dans la privatisation de la santé, et vers l’exclusion des plus précaires d’un accès au soin. Le gouvernement met en place un «forfait patient urgence» de 18€ dès le 1er janvier 2022. Dans quelques jours donc.
Le « forfait urgences » est une somme à verser si vous passez aux urgences hospitalières et que ce passage n’est pas suivi d’une hospitalisation. La somme n’est pas remboursée par la sécurité sociale.
Ce « forfait urgences » s’inscrit dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2021. L’objectif affiché du gouvernement est de « désengorger les urgences ». On imagine parfaitement les conséquences d’un tel choix : comme il est impossible de savoir à l’avance si on va finir ou pas hospitalisé, les personnes qui ne pourront pas payer ce « forfait » risquent de se priver de soin. Bientôt un « forfait école » pour scolariser son enfant, ou « pompiers » en cas d’incendie, pour « désengorger » les services publics ?
Plus grave, cette décision, qui passe pour le moment inaperçue, renforce la marchandisation de la santé : il faudra sortir sa carte bleue pour être admis aux urgences. C’est une attaque supplémentaire contre la sécurité sociale, et le principe de l’accès gratuit et pour tous à la santé. Car en principe, c’est à cela que sert l’argent public. Aux besoins vitaux, au bien commun. Pas à faire des cadeaux aux millionnaires, acheter des homards et des blindés, ou subventionner des médias boueux.