Domhnach na Fola
C’était il y a 50 ans, et les répercussions du Bloody Sunday en Irlande du Nord se font toujours sentir. À Derry particulièrement où les « murals » restaurés régulièrement se font toujours le rappel de cet évènement dramatique. C’est à Derry, le 30 janvier 1972 que fut organisée l’une des plus grandes manifestations pour la réunification de l’Irlande de l’histoire. Mais cette marche républicaine qui se voulait pacifique tourne au bain de sang face à l’armée d’occupation britannique.
Pour la première fois depuis des années, le bataillon de parachutistes qui siège à l’entrée du Bogside pénètre dans les rues de ce quartier populaire irlandais de Derry et fait un carton. Le résultat est un véritable massacre : 14 mort-es, 14 blessé-es. Plusieurs victimes ont été abattues de dos. Tirer pour tuer, c’est l’application avant l’heure de la doctrine du « shoot to kill » mise en place par Margaret Thatcher qui est, rappelons-le, un modèle pour Emmanuel Macron.
Si l’événement traumatise toute un pays, toute une population, il est en même temps fédérateur. L’indignation est internationale, et la résistance irlandaise se serre plus que jamais les coudes face à l’agression britannique. Des fresques seront peintes, des chansons seront partagées, et les rangs de l’IRA (Armée Révolutionnaire Irlandaise) se gonfleront pour défendre la libération du pays.
Aujourd’hui encore le massacre du Bloody Sunday est rappelé comme un moment crucial de la lutte indépendantiste irlandaise, au même titre que le massacre de Ballymurphy dont nous parlions ici.
Si ce combat pour une république irlandaise libérée de la couronne britannique s’est depuis largement transformé, le problème n’est pas réglé pour autant et se rappelle régulièrement au pouvoir Anglais, qui voit le Brexit lui compliquer la tâche.