Mascarade à l’hôpital


Pose de la première pierre au CHU de Nantes : 72.000 € pour que Castex emboîte un Légo en plastique devant les journalistes


Castex emboîte un gros Légo devant la maire de Nantes Johanna Rolland

C’était le vendredi 21 janvier dernier. Un quartier de Nantes en état de siège. Des CRS partout. Les passants filtrés et fouillés par des policiers. Des syndicalistes refoulés au loin. Le premier ministre Jean Castex venait «poser la première pierre» du futur CHU de Nantes. Un projet très contesté, y compris par le personnel soignant : le futur CHU est hors de prix, avec un coût prévu de plus d’un milliard d’euros. Il est programmé au bout de l’île de Nantes, sur une zone inondable dont l’accès dépend de ponts. Et le projet prévoyait encore récemment une baisse du nombre de lits par rapport au CHU existant. Une absurdité sanitaire, urbaine, économique de la Métropole.

En pleine crise sanitaire, alors que la casse organisée de l’hôpital public est massivement pointée du doigt, et la fermeture des lits en pleine pandémie régulièrement dénoncée, le Premier Ministre débarquait à Nantes pour faire de la com’. Il venait montrer que le gouvernement «fait construire» un hôpital. Le tout à travers une cérémonie ridicule, en présence de la maire de Nantes et d’élus LREM.

Devant les journalistes, Jean Castex avait péniblement emboîté une pièce de Légo géante, en plastique, pour signifier la participation de l’État dans le financement. Nos élites sont trop hors sol pour faire de la maçonnerie : il leur faut des jeux pour enfant.

Un coup de com’ non seulement ridicule mais coûteux. Prix de cette plaisanterie ? 72.000 € hors taxe selon la direction du CHU. 86.000 € avec la TVA. La presse locale révèle que les «moyens mobilisés pour la communication» à eux seuls ont coûté 22.600 € ! Une fortune et une armée de mauvais communicants déployés pour quelques minutes de spectacle. Et encore, le bilan ne prend pas en compte les sommes astronomiques que coûtent les policiers et autres vigiles déployés à chaque fois qu’un puissant se déplace. Joli ruissellement.

Évidemment la CGT de l’hôpital est en colère. Son responsable, Olivier Terrien, chiffre : «cela correspond à 24 mensualités d’aide-soignante, au bas mot. On est tous en train de trimer. La direction, avec les autorités, ne trouve rien de mieux à faire»​. La mafia dirigeante déploie un budget illimité pour ses mises en scène médiatiques ratées et sa répression. Pour tout le reste, les minimas sociaux, garantir l’accès au logement ou à la nourriture pour tous, permettre à la population de se chauffer en hiver, les soins, ce genre de petits détails insignifiants : il n’y a pas d’argent magique.


Source : https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/nouveau-chu-de-l-ile-de-nantes-une-premiere-pierre-tres-couteuse-cc518b52-85e5-11ec-a885-b9d9d40d9db7

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