Il y a trois semaines : des néo-nazis proches du clan Le Pen assassinaient dans l’indifférence générale


Le gouvernement Macron n’a pas eu un mot pour condamner les faits


Dans la nuit du vendredi 19 mars au samedi 20, le rugbyman international d’origine argentine Federico Martin Aramburù passe la soirée avec un ami à Paris. Dans un bar, les deux hommes prennent la défense d’un jeune homme attaqué par deux militants d’extrême droite sur des bases racistes. Le Monde évoque une : «une histoire de cigarette, le tout sur un fond ”nauséabond”». Selon une source proche de l’enquête : «quelqu’un leur aurait lancé “Je suis d’ici moi, je suis français de France”.» D’autres propos sont rapportés par Le Point : «vous n’êtes pas d’ici», «on est chez nous».

Les agresseurs sont des néo-nazis du GUD, qui paradent depuis des années sur les réseaux sociaux avec des armes lourdes. L’un d’eux, Loïk Le Priol, est poursuivi pour des actes de torture. C’est un ancien militaire qui se vante d’avoir «buté plus d’un mec». Lors de son passage à l’armée, il avait frappé et étranglé une femme à Djibouti. Ce soir là, le sinistre clan de néo-nazis frappe les deux rugbymen. Puis, quelques instants plus tard, ils reviennent armés. Loïk Le Priol surgit de sa jeep, arrive dans le dos de Federico Martin Aramburù et lui tire 6 balles dessus. Une exécution barbare, d’une infinie lâcheté, en plein Paris, pour un motif raciste. Gravement touché, le père de famille décède peu après dans les bras de son ami. Le tireur sera arrêté quelques jours plus tard. Non pas par la police française mais à la frontière ukrainienne.

Trois semaines ont passé. Les faits ont eu lieu en pleine campagne présidentielle. Pourtant le silence de la classe médiatique est toujours aussi assourdissant. Aramburù a été tué par des néo-nazis armés et dangereux parce qu’il a dit non au racisme. Pourquoi une telle omerta ? Pourquoi pas un seul membre du gouvernement n’a fait la moindre déclaration sur ces actes ? Pourquoi les principaux candidats gardent le silence ? Pourquoi n’y a-t-il jamais eu de débat médiatique sur la violence d’extrême droite ? La circulation des armes en France ? L’impunité des fascistes ? Pourquoi aucun responsable politique n’a rendu hommage au courage de ce joueur de rugby ?

Plus troublant encore, le tueur et ses amis étaient proches du cercle rapproché de Marine Le Pen. La candidate du RN est entourée d’anciens membres du GUD, le groupe auquel appartiennent les assassins. Ces proches de Le Pen ont notamment payé la caution des mis en cause précédemment mis en examen pour avoir commis des actes de torture. Personne ne le souligne. Cet «oubli» délibéré des liens entre l’assassin et le clan Le Pen n’a eu qu’un seul et unique but : protéger la campagne de l’extrême droite. Sinon pourquoi taire des éléments aussi explosifs ? Des faits aussi graves risquaient de faire baisser le score du Rassemblement National. Pour le gouvernement et les médias, il fallait que Marine Le Pen soit au second tour. Pour eux, il était hors de question de troubler sa campagne.

N’oublions pas Federico Martin Aramburù, mort pour avoir eu un geste courageux. N’oublions jamais que l’extrême droite tue. N’oublions pas non plus la complicité des médias et du gouvernement pour que cette extrême droite arrive aux portes du pouvoir. Ce sont ces membres du gouvernement, ceux qui trouvent Le Pen «trop molle» et couvrent des milices néo-nazies, qui appellent désormais à «faire barrage».

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