Narenda Modi applique une politique raciste, autoritaire et ultra-libérale
Mercredi dernier Macron organisait la première réception diplomatique depuis sa réélection : il recevait Narendra Modi, Premier ministre de l’Inde. À cette occasion il sortait ses plus beaux sourires et sa meilleure accolade : enlacés, les visages des deux hommes quasiment au contact, après que Macron ait caressé la tête de son invité Indien. Sur fond de discussion sur la guerre en Ukraine, ce n’est pas la réception en soi qui est choquante mais la familiarité de l’accueil, à moins que les deux soient plus proche que ce que l’on pense…
Modi gouverne l’Inde depuis 2014 sous l’étiquette du parti indien du peuple (BJP), formation de droite nationaliste dont les orientations devraient appeler à davantage de retenue. Depuis maintenant huit ans, le gouvernement indien mène une politique ouvertement discriminatoire à l’égard des minorités musulmanes et chrétiennes, instaurant par exemple une loi refusant la nationalité aux réfugié-es musulman-es.
Se fondant sur le principe «d’hindouité», l’objectif non dissimulé est notamment de reléguer les pratiquant-es d’autres religions au rang de citoyen-nes de seconde zone. Régulièrement, des défenseurs des droits de l’homme ou des journalistes qui tentent de dénoncer les pratiques de Modi sont réprimé-es. Cette répression est rendue possible par une loi anti-terroriste très sévère et une dégradation de l’État de droit.
Avant d’arriver au pouvoir au niveau national, le représentant du BJP gouvernait l’État du Gujarat. Il se targuait d’avoir réussi à favoriser le développement économique de cet État de l’Ouest indien. Mais les chiffres de la croissance n’ont pas entraîné d’amélioration des indices de développement humain, que ce soit dans la santé ou dans l’éducation : c’est donc une politique productiviste et sécuritaire, au service des plus riches qu’il a mené lors de son mandat. Outre ce modèle néo-libéral, qu’il continuera de porter une fois à la tête du pays, on peut citer la réforme de l’agriculture poussant des centaines de milliers de paysan-nes dans la rue, alors que Modi était déjà responsable de l’attisement du sentiment antimusulman au niveau local.
Ces tensions débouchèrent sur un pogrom contre les musulman-nes en 2002 dans le Gujarat qui fit des centaines de victimes et des milliers de blessé-es. De nouveaux massacres de musulman-nes ont eu lieu en 2020 à New Delhi, entretenus par le pouvoir en place. Pas si étonnant quand on sait que derrière le parti du premier ministre indien se tient l’Organisation patriotique nationale (RSS). Le RSS est connu pour ses positions ouvertement racialistes. Fondée en 1925, l’organisation s’inspire alors des partis fascistes européens, aspirant à l’homogénéité de la race dans le pays et développant des méthodes pour y parvenir. Connu pour son recours à la violence, c’est un membre du RSS qui assassinera Gandhi en 1948.
Islamophobie, état sécuritaire, néolibéralisme, et si l’embrassade entre Macron et Modi était autre chose qu’une simple politesse ?
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