En avant les histoires
«On prend le temps nécessaire parce qu’on veut la meilleure équipe pour mettre en œuvre le projet du président de la République» avait osé la Première Ministre Elisabeth Borne, hier jeudi, alors que la sélection de son gouvernement s’éternisait.
En guise de «meilleure équipe», c’est la garde rapprochée de Macron qui garde les mêmes ministères. On prend les mêmes et on recommence :
- Bruno Le Maire le laquais ultra-libéral reste à son poste de ministre de l’Économie
- Gérald Darmanin, l’ancien militant de l’Action Française accusé de viol, ministre des grenades et des dissolutions, conserve l’Intérieur
- Éric Dupond-Moretti, mis en cause pour conflit d’intérêt, garde le ministère de la Justice
- Amélie de Lombard De Montchalin, la macroniste hardcore venue de la droite aristocratique, empoche le ministère de l’écologie. Ça craint pour les mobilisations écolos !
- Les mêmes têtes à claques et lobbyistes que l’on subit depuis 5 ans se partagent les postes : Attal, Guérini, Pannier-Runacher… En guise de «tournant», c’est plutôt un jeu de chaises musicales. Peu importe, Macron compte gouverner seul.
- Les flaques de boue du PS qui viennent de passer un mois à faire reluire Macron et à taper sur la gauche sur tous les plateaux télés n’obtiennent aucun poste. Leurs efforts ne sont même pas récompensés. C’est l’humiliation.
- Unique «surprise», la nomination de Pap Ndiaye à l’éducation. Un universitaire, historien, spécialiste de la question noire. C’est un camouflet pour l’ex-ministre d’extrême droite Jean-Michel Blanquer, détesté par la quasi-totalité des enseignant-es, et qui a passé 5 ans à parler de wokisme et vomir sur les profs. Pape Ndiaye va peut-être stopper les envolées réactionnaires de son prédécesseur, mais arrêtera-t-il la casse de l’éducation programmée en toutes lettres par Macron ? Rien n’est moins sûr, disons plutôt que l’œuvre de Blanquer est achevée : il ne reste plus rien d’émancipateur à l’Éducation Nationale.