Des militaires tirent des obus en plein canicule : 600 hectares brûlés dans le Var


Eco-geste : l’armée française provoque régulièrement des incendies de végétation en s’entraînant au tir


Canicule totale sur la France samedi 18 juin, et les militaire continuent à jouer à tirer des obus dans une nature déjà desséchée. Canjuers, dans le Var, au Sud de la France. Il s’agit du plus grand camp militaire d’Europe occidentale. Les soldats ont tiré des munitions, ce qui a provoqué un énorme incendie incontrôlable qui a dévasté 600 hectares de végétation. 300 sapeurs pompiers et 85 véhicules ont été engagés toute la nuit pour contenir le brasier, et le feu n’est toujours pas éteint ce dimanche. L’incendie a pris dans une zone à haut risque, où se trouvent des obus et des explosifs non explosés, qui rendent l’endroit inaccessible. Ce geste irresponsable et désastreux sur le plan écologique n’est pas isolé.

Le 4 septembre 2020, 450 hectares partaient en fumée dans le camp militaire de Captieux, en Gironde. L’incendie a pris dans un camp situé dans la forêt des Landes de Gascogne. L’équivalent de plus de 500 terrains de football de zone naturelle réduit en cendre. Une cinquantaine de pompiers a été mobilisée. Ce terrain sert de lieu d’exercice au tir pour des appareils de l’armée de l’air. Le feu a pris après un tir de munitions, notamment des balles traçantes dont la chaleur est connue pour être un facteur de risque d’incendie.

Sur ce même camp, des incendies avaient déjà eu lieu à cause des activités militaires : en mars 2017, 1.300 hectares de végétation avaient été détruits dans l’enceinte du camp et encore 500 hectares en juillet de la même année ! Ce dernier incendie avait été déclenché par un tir de missile air-sol selon l’armée. Une équipe de pompiers basée 24 heures sur 24 sur le site au cas où. En 2014, un feu au même endroit avait dévasté 750 hectares. C’est donc monnaie courante.

Le 7 septembre 2020, un incendie s’est déclenché sur une zone de tir du camp militaire dans la Marne, près de Paris. Le feu a détruit 3 hectares de végétation près de Saint-Ouen-Domprot. En 2003, un sinistre de plus grande envergure avait eu lieu sur ce camp : 400 hectares détruits.

La destruction de la nature pour des exercices militaires n’est pas une spécialité française. L’île italienne de Sardaigne abrite de grandes bases militaires en Méditerranée. En 2014, un incendie au cours d’un essai d’aviation militaire sur la côte Ouest de la Sardaigne a détruit 35 hectares de maquis, et fait éclater la colère des habitants qui se sont mobilisés contre la présence militaire sur l’île.

Non contentes de semer la mort lors des guerres, de dépenser des fortunes pour s’entraîner à tirer des explosifs, les armées saccagent une nature déjà en péril. Le militarisme, que le gouvernement en place ne cesse de promouvoir, est une menace pour la vie humaine et l’écosystème. «Nous sommes en guerre» répète le président qui militarise massivement le pays et les discours politiques. Et si les grandes mobilisations contre les camps militaires se réveillaient enfin ?

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