Génération garde-à-vue ou garde-à-vous ?


Service obligatoire et répression de toute forme de mobilisation de la jeunesse


JEUNESSE AU GARDE-À-VOUS

24 juin 2022 : 125 jeunes de Bourgogne et de région parisienne sont en rangs serrés et en uniformes pour recevoir à Besançon leur diplôme du service national universel – SNU. La cérémonie est présidée par Nathalie Albert-Moretti, rectrice de la région académique et de la sous-préfète. En principe, le rôle d’une rectrice est de veiller au bien être des élèves, aux bonnes conditions de travail des enseignants, à apporter des moyens suffisants. Pas de passer en revue des adolescents en uniforme. Il y a quelques jours, une dizaine de jeunes avaient fait un malaise en pleine canicule en Normandie : en uniforme SNU, ils avaient du rester figés durant une cérémonie militaire du 18 juin. L’éducation n’est pas une priorité pour ce gouvernement qui laisse tomber en lambeaux les établissements scolaires. Il n’y a pas d’argent dit-on. En revanche, les moyens sont illimités pour mettre au pas la jeunesse : entre 3 et 6 milliards d’euros par an seront dilapidés pour imposer le Service National Universel, une forme de service militaire visant à endoctriner les jeunes. Le tout en prenant l’argent de l’Education Nationale pour le transférer à l’armée. L’idée est simple : formater les adolescents en leur distribuant des tenues bleu blanc rouge, en leur faisant hisser des drapeaux en rangs et en leur bourrant le crane avec des idées réactionnaires. L’an dernier, le gouvernement annonçait le recrutement de 25 000 adolescents pour des « stages » de Service National Universel, avec à terme l’objectif de devenir obligatoire un service pour tous les jeunes. En clair, obliger 800 000 adolescents par an à intégrer le SNU, dès l’horizon 2023. En cas de non-participation, un jeune pourrait être interdit de passer le code de la route, de s’inscrire au baccalauréat ou de passer des concours administratifs. Bref, il s’agit d’une pure opération de soumission et de dressage de la jeunesse avec des sommes colossales volées à l’éducation.

JEUNESSE EN GARDE-À-VUE

Dans le même temps, toute forme d’engagement social ou festif de la jeunesse est broyé avec une répression implacable. Manifestations lycéennes ? Grenades. Mobilisations écologistes ? Grenades. Lutte contre la précarité étudiante ? Grenades. Jeunesse des quartiers qui demande de la dignité ? Grenades. Durant le quinquennat, des milliers de lycéens et lycéennes ont été arrêtés, enfermés, violentés par le régime de Macron. Et plusieurs mutilés par la police. L’épisode le plus marquant reste la rafle de lycéens à Mantes-la-Jolie en décembre 2018. 150 adolescents humiliés pendant des heures les mains sur la tête. Lycéens, étudiants, jeunes travailleurs paient le prix fort de la crise sociale et sanitaire. Ils endurent des mesures humiliantes comme Parcoursup qui détruisent leur avenir. Et sont écrasés au moindre mouvement. De simples fêtes sont transformées en zones de guerre par le pouvoir. Même à Nantes pour une commémoration de la mort de Steve, lui même tué lors d’une fête de la musique. Une ville entière en état de siège, des arrestations, des violences policières … Tout ce qui échappe au contrôle du Régime néolibéral et autoritaire est traité comme une menace à éliminer par la force.


Voilà le monde de Macron. Voilà comment il considère la jeunesse : soit au garde-a-vous, soit en garde-à-vue. Tous les moyens sont mis pour brutaliser et militariser la société.


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