Ce mercredi 6 juillet, la Première Ministre Élisabeth Borne faisait son discours de «politique générale» à l’Assemblée Nationale. En principe, il s’agit du discours inaugurant le nouveau mandat, annonçant les grandes orientations, avec un vote de confiance des députés au gouvernement. Cette fois-ci, c’était un discours technocratique déclamé avec une voix de robot, sous les huées de nombreux députés. Il aurait été plus économique de mettre un prompteur à l’Assemblée.
Résumé :
Casse des retraites
Élisabeth Borne a déclaré qu’il s’agissait d’une «réforme indispensable». Après avoir jeté des millions de personnes dans la rue en 2019 et provoqué le scandale Blackrock, Macron veut donc lancer un second round contre le système de retraites. Une attaque purement idéologique : il n’y a pas de déficit, le système est même excédentaire. Il n’y a aucun besoin de le casser. Pendant ce temps, le cap des 1000 milliards d’euros de fortune pour les 500 plus riches français vient d’être franchi. S’attaquer aux retraites, c’est faire travailler les pauvres jusqu’à la mort, réduire les pensions des futurs retraités, et précariser toute la population.
Austérité
Borne a parlé d’un «retour à l’équilibre budgétaire». Il s’agit de néolibéralisme orthodoxe. Mettre les comptes à l’équilibre dans la bouche des gouvernements, c’est “réduire les dépenses” et imposer l’austérité à tous les étages et plus de souffrance pour les plus fragiles. Cela implique une casse massive des services publics. Contrairement à ce qu’il affirmait, Macron projette bien de faire 80 milliards d’économies pendant le quinquennat sur le dos des pauvres.
Racisme et répression
Borne annonce «une simplification des procédures» pour expulser les sans papiers et la création d’une «force aux frontières» pour lutter contre l’immigration illégale. Elle a rappelé l’objectif de doubler la présence de policiers sur le terrain, de créer 200 brigades de gendarmerie et d’unité contre la cyberdélinquance.
Nationalisation ?
«Je vous confirme l’intention de l’État de détenir 100% du capital d’EDF» a déclaré la Première Ministre. Traduction en langage clair : le contribuable va recommencer à payer l’entretien et les investissements d’un parc nucléaire ultra-coûteux, dangereux et en ruines, et dès l’instant où EDF redeviendra rentable – si ça arrive un jour – il sera temps de privatiser à nouveau.
Médias
Borne confirme la suppression de la redevance audiovisuelle «dès cet été». C’est la fin de l’indépendance déjà très relative des rédactions de France Télé ou Radio France, qui verront leur budget réduit. Il s’agit d’une proposition de Le Pen et Zemmour durant la campagne. En effet, cette mesure ne profite qu’aux médias d’extrême droite possédés par les milliardaires.
Motion de censure
La NUPES a déposé une motion de censure pour démettre le gouvernement, mais elle n’a aucune chance d’aboutir. Le RN et les LR ne la voteront pas, ils sont main dans la main avec En Marche pour assurer la pérennité du pouvoir en place. L’alliance de l’axe Macron-Le Pen est chaque jour plus évidente.
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