Sécheresse en Italie : l’état d’urgence déclaré


Chronique d’un désastre annoncé


Le nord de l’Italie est en proie à sa pire sécheresse depuis 70 ans. Les lacs et fleuves s’assèchent, notamment le Pô, plus important fleuve du pays, qui est à son niveau le plus bas et même totalement à sec par endroit.

Le lit du Pô laisse désormais apparaître des épaves anciennes. Par exemple un char allemand de la seconde guerre mondiale près de Mantoue ou les vestiges d’une ancienne cité médiévale du Piémont. Et nous ne sommes qu’au début de l’été !

L’état d’urgence est déclaré. Plus de 200 villes ont mis en place des mesures de rationnement d’eau et son usage est limité pendant tout l’été. Par exemple, la ville de Vérone rationne l’eau potable. Lundi dernier, le gouvernement a instauré l’état d’urgence dans le Piémont, la Lombardie, la Vénétie, l’Émilie-Romagne et la Frioul-Vénétie julienne en raison de la sécheresse.

Le Nord de l’Italie n’a pas vu de pluie depuis plus de 110 jours et les chutes de neige ont diminué de 70% cette année. La hausse des températures fait fondre la neige et les glaciers dans les Alpes environnantes, privant le bassin du Pô de ses réservoirs d’eau pour l’été. La sécheresse menace 30% de la production agricole nationale.

Cela se passe en Italie, en 2022, dans un grand pays agricole à nos portes. Cela fait 50 ans que les scientifiques tirent la sonnette d’alarme, que des mobilisations écologistes tentent de faire bouger les choses, que tout le monde est parfaitement au courant de ce qui arrive. Maintenant, nous y sommes. Si rien n’est fait immédiatement et drastiquement, notre avenir immédiat sera fait de guerres pour l’eau, de coupures d’eau potable dans les grandes villes et de pénuries massives car le système agricole n’est pas prêt. Nous ne sommes pas prêts.

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