En marche vers la criminalisation des luttes écologistes
Le 19 mars 2022, le collectif Bretagne contre les fermes-usines menait une action coup de poing sur une voie ferroviaire près de Pontivy. Un train transportant des céréales destinées à la fabrication d’aliments pour engraisser le bétail avaient été immobilisé pendant plusieurs jours. Des opposant.es à l’élevage industriel et au désastre écologique qu’il engendre avaient monté un mur en parpaing sur le rail. Une banderole était déployée tandis qu’une partie de la production céréalière étaient déversée.
Lors du blocage, les membres du collectif contre « les fermes-usines » expliquaient : «En déversant ces céréales destinées à l’alimentation […] du cheptel breton, nous symbolisons le lien au sol à recréer dans notre agriculture, le lien à la terre bretonne, cette même terre qui ne peut pas supporter les incidences de l’élevage d’un si grand nombre d’animaux».
Les pertes financières liés à la l’immobilisation s’élevaient à « près de deux millions d’euros », un coup d’éclat cinglant pour le porte-monnaie des firmes de l’agro-industrie. À l’époque, le sabotage avait provoqué la fureur des syndicats d’agriculteurs productivistes ainsi que de nombreux élus. Le ministre de l’Agriculture avait appelé à réprimer les écologistes, prêt à coûte que coûte les intérêts de l’agro-business.
Alors que l’État français a été condamné pour inaction climatique, que l’élevage intensif est une source de pollution majeure et de destruction des sols, ce sont les militant.e.s qui sont traqué.es, réprimé.es, criminalisé.es. Le gouvernement français entretient, facilite, accompagne les activités écocides et climaticides des industriels. Macron et ses sbires sont dans le camp des pollueurs, des saccageurs du vivant.
Il y a quelques jours plusieurs domiciles étaient perquisitionnés et quatre personnes placées sous contrôle judiciaire. À chaque lutte de territoire, lors de chaque mobilisation écologique, l’ensemble de l’appareil répressif est mobilisé. Ces dernières années, des moyens humains et matériels démesurés sont alloués aux enquêtes policières pour anéantir les contestations. Face à la répression, la solidarité s’organise.
Le collectif appelle à un rassemblement de soutien le mercredi 3 Août 2022 à 11h30 devant le tribunal de Lorient. Les opposant.es aux fermes-usines y donneront une conférence de presse expliquant les motivations de leurs membres. La prise de parole sera suivie d’un pique-nique urbain et militant.
À l’heure où la planète brûle, où le désastre est partout, tenons nous aux côtés de celles et ceux qui se battent contre l’anéantissement total des écosystèmes. Il s’agit de la vie. Nous n’avons plus le temps.
Le communiqué du collectif Bretagne contre les fermes-usines