La fonte du «glacier de l’apocalypse» pourrait élever le niveau de toutes les mers de 3 mètres

Connaissez vous glacier Thwaites ? Il est situé en Antartique et surnommé par les scientifiques le glacier «Doomsday», c’est-à-dire le glacier de l’Apocalypse. Il se fissure et se disloque : d’après les observations par satellite et sous-marin, le glacier fond beaucoup plus rapidement que prévu et va se détacher dans la mer. Sa vitesse de fonte a atteint plus de 2 km par an – soit le double de la vitesse précédemment évaluée. Ce qui retient l’énorme masse de glace risque d’éclater, libérant le glacier dans l’océan.
Les scientifiques qui étudient cette zone tirent la sonnette d’alarme depuis des années. En décembre dernier, des fissures importantes étaient constatées. Ce lundi 5 septembre une étude dans la revue Nature confirment les inquiétudes : il ne tient qu’à un fil.
Il s’agit du glacier le plus large de la Terre qui s’étend sur 192.000 km2. Plus grand que l’Angleterre. Sa fonte pourrait entraîner jusqu’à trois mètres d’élévation du niveau de la mer, avec des conséquences inimaginables. Et cela risque d’arriver bien plus vite que prévu… Robert Larter, du British Antarctic Survey, déclare que «nous devrions nous attendre à voir de grands changements sur de petites échelles de temps à l’avenir – même d’une année à l’autre – une fois que le glacier se retirera au-delà d’une crête peu profonde dans son lit.»
L’énorme morceau de glace contient suffisamment d’eau pour élever le niveau de la mer de plus de 65 cm s’il se détachait et s’il fondait. Une élévation qui serait encore plus importante : jusqu’à trois mètres car la fonte de ce glacier entraînera la fonte des glaciers environnants. Tous les littoraux seraient sous l’eau. Cela concernerait 40% de la population mondiale.
Toutes les prévisions les plus alarmistes sont déjà dépassées. Des température caniculaires qui n’étaient pas imaginées avant plusieurs décennies ont déjà été atteintes durant l’été 2022. Des pénuries d’eau en Europe, qui paraissaient un risque lointain, sont déjà d’actualité. Comme les incendies gigantesques qui sont en train de modifier tout notre écosystème. Les «boucles de rétroaction», ces réactions en chaîne qui accélèrent le changement climatique à grande vitesse, bien plus que prévu, sont déjà activées. C’est le combat de notre temps, de notre génération.
Pourtant l’humanité semble incapable de concevoir que le désastre est là : ce n’est plus un horizon ou une menace. Nous sommes dedans. C’est une question de semaines et de mois. Cibler les grands groupes responsables de l’effondrement du vivant est de la légitime défense. Et les dirigeants politiques qui appellent les pauvres à «baisser le chauffage» pendant qu’ils protègent des milliardaires qui spéculent sur le pétrole auront des comptes à rendre au tribunal de l’Histoire.
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