Nantes : Bouygues veut dévaster un espace vert à côté des facs


Des studios à 8000€ le mètre carré. Premiers actes de résistances contre Bouygues et la bétonisation.


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C’est une ruelle proche de l’université, nichée entre le rectorat, l’aumônerie des étudiants et l’arrêt de tramway Petit port. On peut y apercevoir un vaste espace vert, arboré, et plusieurs beaux arbres qui donnent sur la rue. Bientôt, à cet endroit, des promoteurs veulent construire des immeubles de 20 mètres de haut pour faire de gros profits. Des publicités de 4 mètres par 3 s’affichent sur le boulevard : «Votre jardin secret se révèle».

Le groupe industriel Bouygues l’appelle «projet Amaryllis», le nom d’une fleur tropicale. La construction de quatre immeubles, deux de 20 mètres de haut et deux autres de 10 mètres, comprendrait 101 logements. Les travaux doivent démarrer en février 2023 et durer jusqu’en 2025.

Dans une ville en pleine crise immobilière, cette zone sera une machine à cash. Des petits appartements pour des maxi-profits : «Du 1 au 2 pièces, de 169.500 (pour 22m2) à 299.000€ (pour 50m2)» dit le site internet de Bouygues, qui vante un «cadre de vie préservé, niché dans un espace hors du commun, à deux pas des bords de l’Erdre».

Quasiment 8000 euros le mètre carré ! Des prix parisiens, qui vont tirer vers le haut les prix alentours. Des studios inabordables pour la plupart des habitants du quartier, mais qui seront rachetés par des riches et loués au prix fort à des étudiants. Le Cabinet d’architecte en charge du projet se nomme Jacques Boucheton Architectes et se situe dans le bas Chantenay.

Face à cette nouvelle opération immobilière qui va détruire un petit coin de verdure jusqu’ici préservé à Nantes, plusieurs gestes de résistance ont été posés par des riverains. Une habitante a déposé des panneaux expliquant la nature du projet, et propose aux voisins de déposer des recours contre le permis de construire. Ces derniers jours, plusieurs tags qui appellent à «sauver les arbres», injurient Bouygues et dénoncent un «écocide» ont été inscrits autour de la zone. Ils ont été rapidement nettoyés par la mairie, toujours en première ligne pour effacer les expressions dissidentes.

Cette semaine, de petits panneaux sont venus décorer les arbres dont la destruction est programmée. «Amaryllis» n’est qu’un projet immobilier parmi d’autres dans une métropole qui s’embourgeoise et se densifie. Mais il est symbolique. Parce qu’il va couper des arbres dont on a tant besoin en ville face aux canicules. Parce qu’il détruit un espace vert qui aurait pu être transformé en parc ou en potager. Parce que c’est le projet d’une multinationale du béton, qui spécule sur l’immobilier en pleine crise du logement. Parce que l’endroit est à deux pas des facs, où de nombreux étudiant-es galèrent pour se loger.


Les petits actes de résistance qui sont apparus sont-ils le prélude à d’autres initiatives ? Une ZAD pourrait-elle refleurir en ville, à l’initiative de la jeunesse qui se préoccupe de l’environnement ?


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