Dans une vidéo postée le 19 septembre, le président de l’Université de Strasbourg annonçait la fermeture de la fac pendant deux semaines cet hiver au nom de la «sobriété énergétique».

Il prévoit notamment une semaine de cours en «distanciel» en février. Les cours par écrans interposés, qui devaient être une exception au moment du confinement, s’installent comme une normalité. C’est un projet idéal pour les néolibéraux : pas besoin de locaux et à terme, même pas besoin de profs, puisqu’il suffit de diffuser une vidéo ! Chacun chez soi.
Mais revenons au sujet de l’énergie. Les institutions développent tout un discours de culpabilisation avant l’hiver. Le président de l’Université Gustave Eiffel, dans l’Est de Paris, demande lui aussi : «Serons-nous obligés de fermer les locaux ? Devrons-nous reprendre les cours à distance ? Réduire les heures d’enseignement ?» D’autres établissements développent les cours en visio, voire limitent le programme de cours, par exemple à Lille, et prévoient également de baisser le chauffage.
Dans le même registre, le président de RTE France, le réseau de distribution de l’électricité, a prévenu sur RTL cette semaine : «Attention à la cuisson de 19h : évitez de faire marcher vos 4 feux de votre plaque chauffante en même temps». Pour lutter contre la crise de l’énergie, mangez froid en hiver !
Vous l’avez compris, les autorités sont bien décidées à nous faire payer la crise énergétique. Les discours sur la «sobriété» et les «efforts» sont d’une hypocrisie sans nom. Ces dernières semaines, le gouvernement a refusé d’interdire les jets privés, les panneaux publicitaires lumineux, la 5G. Il refuse aussi de toucher au cryptomonnaies. Et bien entendu de taxer les profits des grands groupes de l’énergie. Non, s’attaquer aux intérêts des riches, ultra-gourmands en énergie, ce n’est même pas envisagé. Par contre fermer des universités et culpabiliser le bon peuple, pas de problème !
Ces fermetures d’universités ne sont peut être qu’un prélude, car le gouvernement pourrait envisager le «distanciel» pour les collèges et les lycées en cas de pénurie d’énergie. La crise énergétique et le manque de moyens dans les services publics seront assumés par les étudiants et le personnel. 70% des étudiants sont déjà en situation de précarité énergétique. En fermant les cours à la fac, c’est autant de chauffage en plus que devront payer les étudiants contraints de rester chez eux.
C’est un transfert de dépenses qui reviennent en principe aux institutions publiques vers des individus, déjà démunis. Une injustice de plus.
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