La fin des révoltes par procuration ?


Macron l’annonce : en pleine crise sociale, il veut lancer une «guerre éclair» sur les retraites


Alors que la précédente attaque gouvernementale sur le sujet en 2019 avait mobilisé des millions de personnes dans la rue et provoqué des semaines de grèves et de blocages, interrompus par la pandémie, le stagiaire de Mc Kinsey retente le passage en force.

Et comme toujours, la population s’oppose ultra majoritairement au recul de l’age de départ en retraite. C’est simple, la seule catégorie de population favorable à la mesure, ce sont les plus de 65 ans. Celles et ceux qui sont déjà en retraite ! Et qui ont massivement voté Macron au dernières élections.

Du côté des opposant-es, près de trois quarts des Français-es, soit 72%, estiment qu’il ne faut pas allonger l’âge légal de départ à la retraite. 72% trouvent également inacceptable un passage en force par 49.3 et 77% des sondé-es ne veulent pas que la réforme passe par voie d’amendement, sans débat, dans quelques jours.

Plus intéressant, selon cette enquête Odoxa, 48% des sondés soutiendraient les manifestations et 19% assurent qu’ils sont prêts à manifester pour contrer le projet de Macron. Si cette tendance reflète l’état d’esprit général, cela représente environ 10 millions de français-es adultes.

Rêvons un peu. Avec 10 millions de personnes dans les rues, la répression devient inopérante, les flux sont paralysés, les lieux de pouvoir tombent sans difficulté. Avec une telle mobilisation, non seulement la casse des retraites est abandonnée, mais il est possible d’aller beaucoup plus loin.

Ce qui tue les luttes sociales depuis des années, c’est la révolte par procuration. Tout le monde ou presque est d’accord sur le fait que la situation est insupportable, que ça suffit, mais il y a beaucoup moins de personnes concrètement dans la rue. Les réseaux sociaux ont accentué le phénomène : la protestation se joue à coups de clics et plus dans le monde réel. Combien de fois avons nous lu « où sont les Gilets Jaunes ? » lors de hausse des prix ? Comme s’il fallait déléguer à d’autres son propre avenir. Il faut dire que la répression a aussi vidé les rues. Pendant les Gilets Jaunes, le mouvement était majoritairement populaire, mais quelques centaines de milliers, puis dizaines de milliers de personnes seulement se retrouvaient chaque samedi à la merci des forces de l’ordre. Une occasion manquée.


On connaît la valeur des sondages : ils ne veulent pas dire grand chose. Mais si cette étude donne un aperçu, même approximatif, de la température générale, alors soyons des millions lors des prochains rendez-vous. Première date à venir : la grève générale du 29 septembre.


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