Avez-vous entendu parler du lycĂ©e Joliot-Curie Ă Nanterre, en banlieue parisienne ? Il s’y passe un concentrĂ© de la rĂ©pression, du mĂ©pris et de la lâchetĂ© dont les autoritĂ©s françaises sont dĂ©sormais coutumières.

DĂ©but septembre, un professeur de mathĂ©matiques, KaĂŻ Terada, apprend que sa direction va le muter dans un autre Ă©tablissement, situĂ© dans le dĂ©partement des Yvelines, Ă une heure de route de Nanterre. Pourquoi une telle sanction ? Aucune explication claire. Le rectorat admet «qu’aucune faute ne lui est reprochĂ©e», son dossier est vide. Mais il se trouve que KaĂŻ Terada est co-secrĂ©taire dĂ©partemental du syndicat SUD Éducation. C’est donc une pure rĂ©pression anti-syndicale, dans un contexte de mise au pas de l’Éducation Nationale.
Depuis, les soutiens du professeur s’organisent pour empĂŞcher cette rĂ©pression. Des mobilisations ont eu lieu au lycĂ©e Joliot-Curie lundi avec un premier blocage lycĂ©en lundi 10 octobre. Mardi 11 octobre, la police a dĂ©cidĂ© de faire monter la pression. Des lycĂ©ens ont Ă©tĂ© fouillĂ©s au petit matin, une forte prĂ©sence des forces de l’ordre a Ă©tĂ© mise en place près de l’établissement, pour empĂŞcher un nouveau blocage. Les policiers se sont dĂ©chaĂ®nĂ©s contre les adolescents : coups de matraque, gaz, tirs. 14 jeunes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s mardi matin Ă 9h, 13 Ă©taient encore en garde Ă vue Ă la nuit tombĂ©e. Parmi eux, 11 sont mineurs, l’un d’eux n’a que 13 ans. Il est en cellule. Un lycĂ©en arrĂŞtĂ© a Ă©tĂ© blessĂ© Ă la tĂŞte par un tir de LBD, il a Ă©tĂ© relâchĂ© et a reçu des points de suture.
La police parle de «jets de projectiles» et d’agents «blessĂ©s». Comme toujours, les mĂŞmes Ă©lĂ©ments de langage. Alors qu’il s’agit d’homme armĂ©s et entraĂ®nĂ©s face Ă des mineurs ! Ă€ chaque mobilisation lycĂ©enne, la police se dĂ©foule. On ne compte plus les adolescents blessĂ©s et parfois mutilĂ©s pour avoir dĂ©fendu leur avenir, dans un contexte de plus en plus sombre pour la jeunesse.
Le pays craque de partout. Tout le monde est exaspĂ©rĂ©. Dans les raffineries comme dans les lycĂ©es et ailleurs, le gouvernement ne rĂ©pond que par la force. Mais cela peut-il tenir indĂ©finiment ? Face Ă cette nouvelle attaque contre des lycĂ©ens, une rĂ©action s’impose pour toute la jeunesse.