Le gouvernement du 49.3 et du LBD veut anéantir le mouvement
La Première Ministre de Macron l’a martelé ce mardi après-midi : elle veut attaquer le mouvement des raffineries et mettre à mal le droit de grève. Alors que la voix nasillarde de l’infâme Eric Ciotti se plaignait que «la France n’est plus gouvernée», Élisabeth Borne s’est empressée de le rassurer : «J’ai demandé aux préfets d’engager, comme le permet la loi, la procédure de réquisition des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts de cette entreprise.»
Pour rappel, le droit de grève est un droit fondamental, constitutionnel. C’est un acquis du mouvement ouvrier, qui a permis de gagner de nombreux droits essentiels dont nous bénéficions toutes et tous. Mais en 2011, Nicolas Sarkozy a fait voter des dispositions «autorisant le Pouvoir exécutif à prendre des mesures de réquisition des personnes pour les besoins généraux de la nation».
Il s’agissait d’une attaque inédite du droit de grève par un gouvernement de mafieux en fin de règne. La réquisition ne concerne en principe que quelques secteurs d’activités essentiels, notamment la santé et certains secteurs des transports. En clair, si le gréviste refuse de reprendre le boulot, il peut être arrêté, poursuivi, finir en garde à vue, passer en procès…
Si Macron dégaine cette arme, c’est parce que la grève dérange, qu’elle est efficace. En Île-de-France, 44% des stations-service sont en pénurie, et autour de 30% dans tout le pays. C’est le principe d’une grève : faire pression pour obtenir des concessions du patronat ou de l’État. C’est comme ça que les avancées sociales ont toujours été arrachées.
Tout le monde connaît la formule : «la dictature c’est ferme ta gueule, la démocratie c’est cause toujours.» Nous sommes aujourd’hui en démocrature. On a encore vaguement le droit de contester, mais tant que personne ne nous entend et que ça ne gêne personne. Comme par exemple la journée inutile de manifestations du 29 septembre dernier, dont personne n’a entendu parler et qui n’a même pas été un sujet pour le gouvernement. Par contre, si votre lutte est audible, dérangeante, c’est la répression immédiate, l’attaque du droit de grève, la violence d’État… C’est ce qui se passe pour les raffineurs.
De leur côté, des leaders syndicaux rétorquent que les raffineries ne sont pas bloquées, il ne s’agit que d’une grève. Pour empêcher les réquisitions, il suffirait donc que des personnes extérieures à l’entreprise viennent bloquer les raffineries pour empêcher le personnel réquisitionné d’accéder au site.
La raffinerie de Donges, entre Nantes et Saint-Nazaire, vient de rejoindre le mouvement. Ce mercredi à 5h, le personnel est en grève, les salariés dénoncent le «blocage complet de la part de Total» malgré trois semaines de grèves dans les autres raffineries du groupe, et les annonces de réquisitions, qui sont la goutte de trop.
Donges est un site majeur pour l’approvisionnement en carburant du pays. Les Gilets Jaunes de Loire-Atlantique appellent à aller les soutenir dès ce matin… À suivre !
Le lien de l’appel pour Donges : Soutient au blocage de la raffinerie de Donges