Dans 48h, mardi 18 octobre, une grève générale aura lieu en France pour la hausse des salaires. Plusieurs secteurs du monde du travail rejoignent la lutte, des Gilets Jaunes soutiennent le mouvement, la colère gronde. On fait le point :
Samedi la grève a été reconduite dans toutes les raffineries Total. La CGT de la raffinerie de Donges évoque un possible «durcissement» de la grève à partir du 18 octobre, si les revendications ne sont pas satisfaites. Ce qui ferait monter d’un cran le rapport de force avec le gouvernement, ainsi que la pénurie de carburant.
Au Havre les dépôts portuaires de la CIM – Compagnie Industrielle Maritime –, la «porte d’entrée» havraise des carburants vers les raffineries normandes, et le dépôt de de FLUXEL à Fos-sur-Mer près de Marseille, qui sont les deux plus gros points d’entrées des produits pétroliers en France viennent d’arrêter toutes leurs expéditions. Une mobilisation en solidarité avec les raffineries et contre les réquisitions forcées de travailleurs.
À la raffinerie de Mardyck, dans le Nord, les grévistes ont bloqué la grille d’accès des voitures au site, pour empêcher les travailleurs réquisitionnés de venir faire fonctionner la raffinerie. La direction a demandé aux personnels réquisitionnés de rentrer à pied. L’internationale a été chantée par les grévistes.
Les salariés des centrales nucléaires se mobilisent pour exiger des augmentations de salaires. Cette semaine, le mouvement s’est encore élargi et neuf sites sont en grève. Le mouvement se poursuivait sur 6 sites, à Tricastin (Drôme), Cruas (Ardèche), Bugey (Ain), Cattenom (Moselle), il a été rejoint jeudi par St Alban (Isère) et Gravelines (Nord). Vendredi, les centrales de Belleville (Cher) et de Paluel (Seine-Maritime) ont également rejoint le mouvement, et idem ce samedi pour le site de Dampierre (Loiret). Bientôt des coupures de courant ?
Dans la rue, les Gilets Jaunes multiplient les témoignages de solidarité avec les grévistes. Samedi 15 octobre, comme chaque week-end depuis presque 3 ans, une manifestation avait lieu à Paris. En tête de cortège, une banderole du collectif Black Lines et des pancartes de soutien à la lutte des raffineries.
La colère monte dans les lycées professionnels. Macron «réforme» ces établissements pour «mieux préparer les jeunes au monde de l’entreprise». Concrètement, le gouvernement veut réduire drastiquement le nombre d’heures de cours. Une génération de futurs prolétaires sacrifiés, avec une quasi-disparition des cours de français ou d’histoire, essentiels pour l’esprit critique de la classe exploitée. Le but est de faire de ces étudiants une main d’œuvre à bas coût, quasi-gratuite et disponible immédiatement pour le patronat. Il faut aussi que cette main d’œuvre soit incapable de réfléchir à sa condition et d’affronter le pouvoir. L’enseignement professionnel a été mis sous la co-tutelle du ministère du Travail et de l’Éducation Nationale. Les enseignants appellent à une large mobilisation ce mardi.
Quelle sera l’affluence de la journée de grèves et de manifestations du 18 octobre ? Difficile à dire pour l’instant. Des syndicats de cheminots appellent à la grève reconductible. Seul un mouvement durable pourra faire basculer la situation. Pour réaliser cette jonction, une journée isolée ne suffira pas. Des AG interprofessionnelles dès mardi après les manifestations permettraient de construire la suite.
Image : manifestation des Gilets Jaunes du samedi 15 octobre à Paris, par Serge d’Ignazio
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