Rennes : plus de 400 personnes rejoignent la Pride Radicale


Depuis plusieurs semaines, un appel pour une pride radicale et offensive tournait sur les réseaux sociaux loin des marches des fiertés aseptisées et co-organisées avec les institutions proches du pouvoir.


Ce samedi à Rennes vers 14h, ce sont plusieurs centaines de manifestant.e.s qui commencent à affluer place Saint-Anne pour une pride appelée à l’initiative du collectif autonome “Front Révolutionnaire Anti-Patriarcal”. Le départ de la manifestation est bouclé par des gendarmes mobiles en nombre qui procèdent à des fouilles systématiques des sacs pour accéder à la place. L’ambiance est particulièrement tendue. À un peu plus d’un kilomètre, au même moment, un rassemblement a lieu, à l’initiative de l’extrême-droite place Charles de Gaulle.

Quand la marche s’élance dans les rues du centre-ville, au moins 400 personnes composent un cortège majoritairement jeune. L’ambiance est festive et déterminée. Des fumigènes colorés crépitent, des pancartes anticapitalistes et contre le patriarcat fendent le ciel tandis qu’une banderole “Patrie, Patron, Patriarcat, marave et chope tes droits” guide la manif. Les tags fleurissent en même temps que les slogans révolutionnaires. “Coucou c’est le transremplacement”, “LGBTQIACABISOUS” ou encore “moins de Zemmour, plus d’amour” peut-on lire sur les murs au gré du parcours.

Alors que le cortège défile à travers les artères de la ville, les forces de l’ordre décident de resserrer l’étau autour de la pride. Le but des autorités est clairement d’empêcher le cortège de revenir vers les rues du centre-ville. Après un face à face avec la police, les manifestant.e.s décident de remonter la rue Anatole France vers la place des Lices ou une nouvelle rangée de policiers barre la route.

En rebroussant chemin la banderole de l’extrême droite, qui avait été subtilisée plus tôt par un contre rassemblement appelé par les antifasciste, est brûlée en place publique. Des poubelles sont renversées sur les voies de circulation pour ralentir l’avancée policière. Plusieurs salves de lacrymogènes sont tirées en direction de la pride. Les gaz saturent l’air, forçant la dispersion du cortège vers les prairies Saint-Martin.

Malgré un dispositif policier étouffant, la pride radicale, festive et déterminée, a pu manifester dans les rues rennaises tout en ridiculisant le rassemblement des quelques dizaines de nervis néo-fascistes. Plus tard dans la soirée une quinzaine de nazillons tenteront de s’en prendre à la terrasse du Ty Anna, un bar de la place Saint-Anne, avant d’être mis en déroute par les camarades antifascistes. Une belle journée de mobilisation dans la métropole rennaise.


Images et récit : Oli Mouazan

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