Comment les secours français ont délibérément laissé mourir 27 réfugiés en mer


«Bah t’entends pas, tu seras pas sauvé. ”J’ai les pieds dans l’eau”, bah… je t’ai pas demandé de partir»


Des milliers d’exilé-es tentent chaque année de traverser la Manche sur des canaux de fortune. Le 24 novembre 2021, les autorités française ont délibérément laissé mourir 27 personnes, dont une fillette et 6 femmes, dans l’eau glacée. Une enquête du Monde retrace le calvaire des naufragés.

1h48 : premier appel de détresse du bateau au centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes – CROSS – dans le Pas-de-Calais. Le CROSS travaille sous l’autorité du préfet, ses agents sont payés par l’argent public pour sauver les personnes en mer.

2h05 : La position du bateau est envoyée. Les secours français attendent que les exilé-es passent dans les eaux anglaises. Aucun moyen de sauvetage ne leur est envoyé.

3h30 : la communication coupe, une opératrice du CROSS lâche alors, «bah t’entends pas, tu seras pas sauvé. ”J’ai les pieds dans l’eau”, bah… je t’ai pas demandé de partir».

3h49 : le SAMU – qui reçoit aussi des appels des exilé-es depuis leur canot – signale au Cross que l’embarcation «est en panne et prend l’eau. L’opérateur du Cross dit qu’ils appellent sans relâche depuis quelque temps, qu’ils sont plus ou moins dans les eaux anglaises». Deux minutes plus tard, nouvel appel au secours : «On entend des cris, rapportent les enquêteurs. L’opératrice lui dit que les secours seront là dans vingt minutes.» Mais ils n’arrivent pas.

4h09 : «Venez vite s’il vous plaît» implore la personne au téléphone. L’opératrice dit en aparté à ses collègues «je vais lui sortir la phrase magique, pas de position pas de bateau de secours».

24 novembre 2021, 13h49 : un pêcheur au large des côtes prévient par radio le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage maritimes. Il vient de découvrir une quinzaine de corps disséminés sur quelques centaines de mètres, gisant à la surface de l’eau. À côté d’eux, un bateau devenu inutilisable, un «boudin» dégonflé.

À l’époque, suite au naufrage, Gérald Darmanin invente un mensonge d’État : les personnes qui tentaient effectuer la traversée menaçaient «de mettre les bébés à l’eau si on les stoppait». Il niait également le harcèlement policier autour de Calais. Il s’agissait de justifier la mort de ces 27 personnes personnes, dont 6 femmes et une petite fille. 4 autres corps n’ont jamais été retrouvés. Certaines victimes étaient Kurdes et fuyaient la guerre.


Non assistance à personne en danger, racisme institutionnel, mensonge d’État. La barbarie civilisée de l’Occident.


L’article complet, insoutenable, du Monde

Le mensonge éhonté de Darmanin suite à ce drame

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