Il s’agit d’une œuvre mobile du collectif Black Lines, régulièrement pris pour cible
Hooligans d’extrême droite qui montrent une banderole de l’équipe adverse ? Gang fier de montrer un trophée volé à une bande rivale ? Non : policiers armés et payés par le pouvoir.
Cette photo hallucinante, a été prise samedi 11 février à Paris. Les CRS en nombre incalculable n’ont pas cessé d’attaquer le cortège de tête pour voler la banderole. Il s’agit d’une création réalisée par les artistes du collectif BlackLines, actif dans toute la France. Le groupe réalise de grandes fresques engagées en noir et blanc et des banderoles pour les manifestations, dénonçant la répression et le capitalisme. Ce sont des œuvres, peintes à la main qui ornent les cortèges et protègent les premières lignes. La police les prend systématiquement pour cible.
Samedi 11 février, l’un des porteurs de banderoles a été arrêté avec une grande violence, alors qu’il tenait la banderole repliée et qu’il était isolé. Il a été emmené en garde à vue, où il se trouve depuis quasiment deux jours !
Quel est le genre de régime qui déploie des dizaines d’hommes armés pour voler un banderole, un moyen d’expression ?
La banderole volée était marquée du slogan «notre révolte ne peut être dissoute». Ironie du sort, elle avait été réalisée il y a un an, pour protester contre la tentative de dissolution de Nantes révoltée. Elle est désormais entre les mains des forces de l’ordre. Le photographe qui a surpris la compagnie de CRS qui posait fièrement avec la banderole volée explique que «les flics étaient particulièrement agressifs», ce qui ne les a pas empêché de se marrer en se prenant en photo derrière l’œuvre.
Cela fait des mois qu’à Paris comme à Nantes, la police vole les banderoles de tête. Certaines sont conservées comme des prises de guerre dans les commissariats. Le collectif Black Lines demande sur ses réseaux s’il y a «un avocat disposé à nous aider à récupérer nos œuvres mobiles» ? En attendant si la police se comporte comme une bande rivale sans foi ni loi, elle doit s’attendre à être considérée comme telle.