
C’est la dernière intox bien perverse des médias dominants. Apparemment, le maintien de l’ordre serait «moins offensif», les policiers seraient «moins visibles» et grâce au «dialogue avec les syndicats» les manifestations se passeraient «bien». Il faut n’avoir pas mis le pied dans les dernières manifestations pour écrire cela sans trembler.
À Paris, un photographe a été amputé d’un testicule dès la première manifestation, après avoir reçu un violent coup de matraque alors qu’il était au sol. Une scène d’une violence inouïe filmée et diffusée en ligne. Trois fois rien. Le soir même, des CRS envahissaient un amphithéâtre de la fac de Strasbourg pour empêcher une Assemblée étudiante.
À Nantes, dès le 31 janvier, des CRS ont coupé le cortège en tirant des dizaines de grenades, alors que le défilé venait de démarrer. Famille et syndicalistes gazés eux aussi. Une femme enceinte a été blessée à la tête par un tir policier dès la troisième mobilisation dans la même ville. Il n’y a pas une seule manifestation qui n’a pas été attaquée, chargée, visée par des gaz et des balles en caoutchouc. Les unités de police sont absolument partout, empêchant le bon déroulement des manifs. Un détail pour la presse.
Des charges sauvages de policiers ont lieu dans plusieurs villes, y compris contre les cortèges syndicaux. Des dizaines de vidéos le prouvent. A Rennes aussi c’est lacrymo à chaque fois. À Paris, même le stand d’Europe écologie les verts a été matraqué samedi 11 février. Les arrestations sont nombreuses, parfois pour une simple banderole. Bref, un maintien de l’ordre à la cool.
Tant qu’il n’y a pas d’explosion généralisée, les médias de préfecture font le service après vente de la police, en disant qu’elle «gère» merveilleusement bien. En revanche, quand ça pète, ces même médias font des récits apocalyptiques justifiant une répression atroce. A tous les coups on perd. En réalité, la dissymétrie des forces a rarement été aussi grande. Tout ce qui sort du cadre est écrasé immédiatement alors que les manifestations, très massives, font preuve d’une patience et d’un calme impressionnant.
Les scènes de violences policières vues cette semaine notamment à Paris ou Nantes feraient scandale dans n’importe quel autre pays européen. En France, des grenades et des balles en caoutchouc à chaque manif syndicale sont devenues la norme. Et les médias applaudissent. Le niveau de sauvagerie désormais admis par la bourgeoisie et ses appareils est très élevé.
