Défendons l’eau comme bien commun
Les météorologues tirent la sonnette d’alarme : cela fait 28 jours que la France n’a pas connu de pluie majeure, soit depuis le 21 janvier. Du jamais vu. En plein hiver, le déficit de précipitations est alarmant. En principe, c’est la saison qui permet de recharger les stocks d’eau. Cette année, les cumuls de précipitation ces dernières semaines sont quasiment à zéro sur l’ensemble du pays !
Les nappes phréatiques n’ont donc pas été rechargées et les cours d’eau et lacs sont au plus bas. Les réserves souterraines ne sont pas reconstituées, et les sols sont mesurés comme secs, ce qui est très anormal pour la période. Dans les Pyrénées-Orientales, les sols sont aussi secs qu’en juillet.
Cet épisode de sécheresse augure le pire pour l’été prochain, alors que l’été 2022 a été marqué par des canicules et des incendies gigantesques qui ont ravagé des dizaines de milliers d’hectares, y compris en Bretagne. Inimaginable il y a quelques années, la France pourrait connaître de vastes pénuries d’eau potable cet été.
Nous surexploitons les ressources en eau alors que le climat change. Par exemple à Vittel, la multinationale Nestlé pompe beaucoup trop dans les nappes phréatiques depuis des années, et les sous-sols se vident peu à peu. De même, les mégabassines sont des aberrations absolues : il s’agit de pomper l’eau des nappes phréatiques pour les stocker dans de grands bassins plastifiés pour irriguer l’agriculture intensive destinée au bétail ou à l’exportation. Un non sens vu l’augmentation rapide de la sécheresse; financé par l’argent public et protégé par une répression féroce.
Il en va de notre survie : pour défendre l’eau comme bien commun, une grande mobilisation internationale aura lieu le 25 mars prochain dans le Poitou. Déferlons.
Quelques cartes pour comprendre l’ampleur de la catastrophe : https://twitter.com/MaximCombes/status/1626863155514056704