L’extrême droite tente de brûler vif le maire de Saint-Brévin

Les voitures du maire de Saint-Brévin et la façade de sa maison brûlées

Saint-Brévin, paisible station balnéaire sur la côte Atlantique, à 50 kilomètres de Nantes. Un centre d’accueil pour les réfugié-es, déjà présent sur la commune, doit y être agrandi prochainement. L’extrême droite la plus radicale veut faire de Saint-Brévin une zone de guerre.

Dans la nuit de lundi à mardi, des néo-nazis ont tenté de brûler vif dans son sommeil le maire de Saint-Brévin. Les véhicules du maire Yannick Morez, collés à sa maison, ont été incendiés, avant d’enflammer la façade. Heureusement, des personnes ont sonné chez lui, alertant l’élu qui dormait de l’incendie qui enflammait son domicile. Il est sorti pour tenter d’éteindre le feu avec son extincteur, en vain. S’il n’avait pas été réveillé, il aurait peut-être brûlé vif.

Le maire, qui soutient le projet d’agrandissement du centre, est visé, comme d’autres habitant-es et collectifs de la commune, par des menaces de mort venant des fascistes. Il confiait récemment que sa famille avait peur, suite à plusieurs lettres d’intimidation reçues directement à son domicile.

Le 4 octobre 2016 déjà, quatre coups de feu avaient été tirés sur la façade du centre de vacances de Saint-Brévin, prévu à l’époque pour héberger le centre d’accueil existant. Un attentat armé d’extrême droite. Personne n’a jamais été inquiété pour ces faits. Pas plus que pour les lettres de menaces et le harcèlement organisé par des réseaux d’extrême droite qui ne se cachent même pas et revendiquent leurs actions sur internet.

En 2022, un projet similaire de CADA en cours d’implantation à Callac, dans les Côtes d’Armor, avait été abandonné sous la pression fasciste. Des groupes peu nombreux mais très organisés avaient multiplié les menaces de mort, les alertes à la bombe, les intimidations de journalistes et les agressions dans la petite commune, poussant les autorités locales à annuler le projet. Là bas non plus, aucun fasciste n’a jamais été inquiété. En Bretagne, l’extrême droite est faible numériquement, mais elle est structurée, très violente, et elle bénéficie d’un soutien évident des forces répressives.

Revenons à Saint-Brévin. Il s’agit d’un attentat raciste, d’un élu qui manque de brûler dans son sommeil… Pourquoi ce terrorisme d’extrême droite ne fait pas la couverture de tous les médias à sensation ? Ces mêmes médias qui parlent d’ensauvagement à longueur de journée, qui qualifient de «violences» des autocollants sur une permanence En Marche ou quelques poubelles brûlées, mais qui ignorent un élu qui échappe aux flammes allumées par des néo-nazis ? Au lendemain des faits, cet acte gravissime n’occupait que quelques lignes dans la presse locale.


Sans révolution sociale, nous fonçons vers la barbarie.


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