«La seule dissolution dont il doit être sérieusement question aujourd’hui est la dissolution de ce gouvernement !»
4000 grenades, dont plusieurs centaines explosives, pour défendre un trou. 200 manifestant-es blessé-es par les tirs des gendarmes en 2 heures, plus d’un par minute. 40 blessé-es graves, plusieurs mutilé-es à vie, et 2 hommes dans le coma, encore entre la vie et la mort. Voici le bilan de Gérald Darmanin, samedi 25 mars, à Sainte-Soline. Un carnage qui fait suite à plusieurs semaines de répression fasciste du mouvement social sur les retraites, et à plusieurs années de brutalisation de la répression.
Mais cela ne suffit pas à Gérald Darmanin. Il fallait ajouter un zeste d’ignominie à la violence barbare. Ce mardi 28 mars, le ministre de l’Intérieur n’a pas annoncé sa démission, comme l’aurait fait toute personne dotée d’un minimum de dignité et d’humanité. Il a annoncé au Parlement sa volonté de dissoudre le mouvement Les Soulèvements de la Terre.
Les Soulèvements de la Terre, c’est une pluralité de collectifs fédérés autour de la défense du vivant face à l’effondrement écologique en cours. Ce sont des centaines d’actions courageuses, audacieuses, utiles, essentielles. Ce sont des rencontres dans toute la France et au-delà. Ce sont des mobilisations réunissant des dizaines de milliers de personnes, sur des sujets aussi vitaux que l’eau. C’est sans nul doute l’un des mouvements écologistes les plus importants de la période.
L’annonce d’une procédure de dissolution est une tentative mafieuse de détourner l’attention des violences meurtrières, en fabriquant le fantasme d’un ennemi intérieur imaginaire : «l’écoterroriste», «l’ultra-gauche». Celui que l’État peut tuer ou dissoudre pour le réduire au silence. Cette volonté de dissolution n’est pas nouvelle : en janvier déjà, la presse faisait «fuiter» la possibilité d’une dissolution. Darmanin a attendu le week-end de répression atroce planifiée à Sainte-Soline pour enclencher la procédure.
Cette procédure fait suite à des mois de harcèlement, de surveillance, de coups de pression contre des personnes qui n’ont pour seul tort que de tenter de sauver l’environnement et les biens communs vitaux, et en particulier de s’opposer à ces aberrations totales que sont les mégabassines.
Si cette dissolution aboutit, «la simple participation à ces manifestations, à ces réunions, à ces regroupements, sera bientôt non seulement illégale mais répréhensible», écrit le collectif. Mais nous n’y croyons pas. Comment le pouvoir compte-t-il s’y prendre pour dissoudre une coalition de syndicats, groupes et associations écologistes ? Sur quelles bases légales ?
Ce nouveau coup de menton rappelle l’attaque lancée il y a un an contre Nantes Révoltée, qui n’a jamais été réellement enclenchée, et qui a donné lieu à une campagne de soutien massive en notre faveur, et pour les médias indépendants en général. Quelques semaines plus tard, le même Darmanin tentait de dissoudre le collectif antifasciste GALE, et des associations de soutien à la Palestine, sans y parvenir. Auparavant, le même gouvernement s’était attaqué à des associations musulmanes, dans une trop grande indifférence cette fois.
À ce gouvernement de la honte en pleine escalade autoritaire, il ne reste que la grenade et la procédure de dissolution. «La seule dissolution dont il doit être sérieusement question aujourd’hui est la dissolution de ce gouvernement» disent Les Soulèvements de la Terre dans un communiqué. Un coup contre ce collectif, c’est un coup contre nous toutes et tous.
Ne laissons pas faire
En cas de dissolution, si leurs comptes disparaissent des grands réseaux marchands, retrouvez-les ici :
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