Un double crime d’État
«On enverra pas d’hélico ou de moyen SMUR sur place. Parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre»
Toutes les personnes qui étaient à Sainte-Soline le savaient, c’est confirmé par des preuves audio : la gendarmerie a interdit aux services d’urgence de porter secours aux blessés en urgence vitale. Autrement dit, l’État français a tenté de tuer des manifestant-es en tirant des milliers de grenades explosives sur la foule, occasionnant des dizaines de mutilations et plongeant deux personnes entre la vie et la mort, tout en interdisant l’assistance médicale.
Sur place, tout le monde le savait, puisque nous avons vu de nos yeux des personnes blessées souffrir dans la boue, parfois pendant des heures, sous les tirs de grenades, en plus d’être constamment menacées par des incursions de quads de gendarmes armés. Il a fallu des élus en écharpe tricolore pour limiter ces agressions de blessé-es ! Nous avons vu des personnes blessées, parfois gravement atteintes au visage, devoir marcher des kilomètres pour rejoindre le campement à l’arrière, pour y être évacuées par des voitures de particuliers.
S., aujourd’hui encore entre la vie et la mort après le tir d’une grenade explosive dans la tête, a dû attendre 3h40 alors que son état nécessitait une intervention immédiate !
C’est un double crime d’État. Celui d’envoyer massivement et indistinctement des armes de guerre sur des civils, et celui d’empêcher les secours. Même en zone de guerre, où les deux belligérants sont armés, les forces en présence sont tenues par les conventions internationales d’assurer le secours des blessés. Les écologistes de Sainte-Soline n’y on pas eu le droit.
Il faut ajouter à cela le mensonge d’État. Le compte officiel de la gendarmerie osait tweeter : «Voici ce qu’il s’est passé : aide aux évacuations, protection d’une équipe médicale de la gendarmerie parmi les manifestants». Le Samu des Deux-Sèvres déclarait : «Nous n’avons pas été obstrués dans l’exercice de notre fonction mais bien assurés les soins dans des circonstances particulièrement dangereuses». Tout est faux. Précisons d’ailleurs qu’une route parfaitement dégagée menait à la zone où étaient les personnes blessées, et que jamais aucune manifestation, même violente, n’a bloqué un service d’urgence.
Les secours ont trahi leur mission et ont fait preuve de non-assistance à personnes en danger de mort imminente. Le mensonge du SAMU était un mensonge à court terme, destiné à tromper l’opinion publique momentanément, puisque les appels aux secours sont consignés et enregistrés. Le SAMU a couvert un crime d’État en connaissance de cause, le temps que la tempête se calme et que Sainte-Soline ne soit plus au premier plan de l’actualité. Les enregistrements du Monde et de Médiapart le prouvent.
Le régime en place est celui du crime et du mensonge à tous les niveaux.
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