Hématomes et mutilations


Depuis samedi 25 mars, les médias ne parlent que de lui. Ce gendarme «gravement blessé» et même en «urgence vitale absolue» qui a été évacué en hélicoptère, tellement les affrontements à Sainte-Soline étaient violents.


Avec lui, un deuxième gendarme était décrit comme en «urgence absolue» par les médias. Le procureur de Niort a révélé lundi qu’il avait eu un «traumatisme respiratoire». Il a donc probablement inhalé ses propres gaz lacrymogènes.

Qu’en est-il du plus gravement blessé ? Un officier de gendarmerie, invité en direct sur toutes les antennes vendredi 31 mars, a donné de ses nouvelles. Le lieutenant Martin a expliqué : «L’image qui marque c’est notre blessé grave qui a été à l’hôpital. Il s’est pris un mortier [terme mensonger pour désigner un feu d’artifice] au niveau du ceinturon. Il est parti en hurlant, c’est une image qui marque. Il va mieux, il a des énormes hématomes, il est chez ses parents en convalescence».

Des hématomes. Des bleus. Ce gendarme a passé quelques heures à l’hôpital pour un petit examen avant de rentrer chez ses parents. C’est la gendarmerie elle-même qui le confirme.

Cette «urgence absolue» dont nous entendons parler 24h/24 depuis une semaine est donc beaucoup moins sérieuse que les blessures les moins graves recensées chez les manifestant-es. On parle d’au moins 200 personnes dont le corps a été lardé d’éclats de grenades, de pieds quasiment arrachés, d’une mâchoire explosée, de deux yeux gravement touchés, de deux hommes dans le coma, dont l’un est toujours entre la vie et la mort…

Pendant qu’un militaire avec un hématome était évacué en urgence par hélicoptère, filmé par les médias, nos blessé-es étaient en train de sombrer dans le coma ou de perdre l’usage d’organes dans la boue, privé-es de secours.

Rappelons le nombre de gendarmes ou policiers tués ou gravement blessés par des manifestants au 21ème siècle en France : zéro.


Un recensement partiel des blessé-es par les Soulèvements de la Terre

Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux