BFMTV est possédée par le milliardaire proche de Macron Patrick Drahi. C’est la chaîne d’info en continu la plus regardée de France. Ses programmes sont partout, dans les salons mais aussi dans de nombreux bars et autres établissements publics, en fond sonore, toute la journée. C’est l’organe officiel de propagande de la police :

Interdiction de parler de violences policières
Malgré les milliers de photos et de vidéos attestant de violences policières de plus en plus sauvages et injustifiables, vous ne verrez jamais le moindre bandeau ni le moindre présentateur parler de «violences policières» à l’antenne. Médiapart révèle que l’emploi du terme «violences policières» est considéré par la direction de BFM comme «politiquement connoté» et est formellement interdit aux journalistes. Le réel est en effet «connoté politiquement», il faut donc censurer les mots. La chaîne préfère, au mieux, parler de «dérapages de la BRAV». Pour suggérer qu’il s’agit de faits isolés et exceptionnels.
Une journaliste de BFM explique à Médiapart la proximité de la chaîne «avec la hiérarchie et les syndicats policiers, qui l’alimentent en continu en informations et en faits divers, et occupent les plateaux». Elle ajoute : «À partir du moment où les flics font vivre cette antenne depuis ses débuts, la direction est pieds et poings liés. Ils s’interdisent de parler de violences policières car ce serait une ligne rouge, et les policiers iraient systématiquement sur CNews».
Un présentateur ami d’Alliance
Dominique Rizet est «l’expert police/justice» de BFM TV. Quasiment tous les jours à l’antenne, pour diffuser les infos données par ses «sources» policières ou défendre l’action répressive. Cette semaine, le «journaliste» s’est surpassé : il était carrément invité d’honneur au congrès du syndicat policier Alliance, qui a réélu son chef Fabien Vanhemelryck à 96,5 % des voix. Interrogé sur la présence d’un journaliste de BFM à son congrès, le patron d’Alliance a répondu : «Je vous laisse le soin de lui demander. Sachez juste qu’il aime tout simplement les policiers, ça existe aussi». On avait remarqué. Dominique Rizet explique à Médiapart : «J’anime gracieusement le congrès d’Alliance comme j’avais été approché par Unité-SGP police pour faire la même chose. Toujours gracieusement, parce que j’aime et je respecte la police et la justice de mon pays».
Dominique Rizet avait balancé en direct pendant la prise d’otages de l’Hyper-Casher, en janvier 2015, l’endroit où étaient cachés des survivants, les mettant en danger de mort. En mai 2015, il est condamné pour avoir publié des photos de l’enquête de la tuerie de Chevaline. Évidemment, ce genre d’infos viennent directement de ses copains flics.
Fiches S et autres fourberies
Dès le lundi 27 mars, deux jours après la répression sanguinaire de Sainte-Soline, BFM TV balançait que les deux hommes dans le coma après des tirs de la police étaient «fichés S» et «d’ultra-gauche», pour mieux justifier l’injustifiable. Salir des personnes entre la vie et la mort qui ne peuvent pas se défendre est un record d’abjection médiatique.
Dans le même temps, BFM passait en boucle des extraits vidéos de quelques secondes montrant des jets de cailloux à Sainte-Soline, mais jamais les explosions de grenades ni les tirs des gendarmes. Une propagande soigneusement préparée : les monteurs ont volontairement isolé ces quelques secondes de vidéo, en coupant soigneusement tout le reste. Car à Sainte-Soline, des grenades explosaient en permanence, et il est certain que les images dont disposaient la chaîne comportaient ces explosions.
Le Monde révélait dans un article que cette opération a été directement commanditée par Darmanin, qui aurait déclaré dès le 25 mars : «Il faut montrer la violence», et avait réclamé aux forces de gendarmerie de faire «remonter en direct le déroulé des opérations pour en assurer l’utilisation politique». C’est-à-dire fournir des images orientées à la presse aux ordres.
Le Monde ajoute : «les images de projectiles concurrencent celles des gendarmes tirant au lanceur de balles de défense (LBD) depuis des quads, après celles montrant des policiers de la brigade de répression de l’action violente motocyclistes (BRAV-M) frappant à terre des manifestants contre la réforme des retraites». La chaîne est allée encore plus loin en envoyant ses reporters directement sur les motos de la BRAV ou dans une compagnie d’intervention chargeant des manifestants. Une obéissance au pouvoir qui ferait pâlir la télévision russe au service de Poutine.
Toute la semaine à l’antenne, il n’a été question que de la «violence de l’ultra-gauche», et Dominique Rizet a même lu une note secrète des services de renseignement listant les «groupuscules» surveillés par la police. Encore un cadeau de ses copains flics.
En Mai 1968, une affiche se moquait de la télévision d’État avec ce slogan : «la police vous parle tous les soirs à 20h». En 2023, c’est bien pire : la police monopolise toujours les antennes, mais en continu.
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