Nantes met le SNU en PLS


Franche rigolade ce mercredi à Nantes. Un «village» du Service National Universel débarquait dans le centre-ville, avec drapeaux tricolores, stands de recrutement et camion floqué avec les sigles du SNU pour promouvoir le projet militariste du gouvernement.


Le SNU, ce sont plusieurs milliards d’euros pris sur le budget de l’éducation et transférés à l’armée pour imposer des «stages» aux lycéens mineurs, destinés à embrigader de force la jeunesse, forcée de chanter la Marseillaise devant le drapeau, à se tenir en rangs et à prêter allégeance aux valeurs frelatées de la République française qui se mue en régime autoritaire. À terme, Macron veut rendre ce SNU obligatoire pour toutes et tous les lycéens.

La représentante de ce projet formidable n’est autre que la porte-parole du gouvernement, Sarah El Haïry, également députée de Loire-Atlantique. Elle devait faire le déplacement dans le village. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu.

Dès 10h, 200 personnes encerclaient le village qui se retrouvait nassé derrière des barrières et entouré de policiers avec des boucliers, des lances grenades et des LBD. Une foule goguenarde chantait l’Internationale ou des slogans antimilitaristes face aux organisateurs dépités. Flop total pour le «village SNU». Pas une seule personne n’a franchi les barrières. À part les opposant-es, qui ont arraché un morceau de l’enceinte de protection, provoquant l’intervention des forces de l’ordre.

«On n’est pas dans de bonnes conditions, ça insécurise les visiteurs. Les personnes n’osent pas rentrer et ont peur de sortir», ont pleurniché les organisateurs dans la presse. Parmi eux, de jeunes hommes bien peignés, en tenues du SNU, et même un garçon très fâché avec une broderie de l’armée française sur son costume. Les enfants de policiers et de militaires qui composent le gros des «volontaires du SNU» ont clairement passé une mauvaise journée. Le village devait se tenir jusqu’à 16h. À midi, les prestataires commençaient déjà à ranger les barnums, avant de se replier sous escorte policière. Les organisateurs traumatisés ont confié : «Nantes c’est la seule étape où il y a un blocage».

Évidemment, Sarah El Haïry n’a pas pris le risque de venir. Et le «livre d’or» qui trônait au centre de la place est resté immaculé, entouré de policiers armés. Véhicules, barnums, prestataires, vigiles et forces de l’ordre… Combien a coûté ce spectacle pathétique ? Combien de milliers d’euros pour une heure de flop ?

Le «village SNU» fait une tournée dans toute la France. Il n’est pas impossible de le faire annuler, comme à Nantes. À vous de jouer !

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