«Retire ta réforme de merde ou on rase ton château», «Dernière sommation», «Aucun château n’est imprenable»…
Les messages sont aussi massifs que menaçants, tout au long de la palissade entourant le château de Villers-Cotterêts, sur plusieurs dizaines de mètres en gros caractères.
Ce château a été construit sous François 1er, dans l’Aisne, dans la commune de Villers-Cotterêts au nord de l’Île-de-France. C’est dans ce château qu’a été signée la célèbre ordonnance de Villers-Cotterêt, plus ancienne loi encore en vigueur en France, qui instaure le français comme langue administrative du pays. Laissé à l’abandon ces dernières années, le château a été choisi par Macron pour en faire une «Cité de la langue française».
C’est donc logiquement que le palais a été pris pour cible dans la nuit du 15 au 16 avril. Certains tags sont aussi adressés au maire de la commune, Franck Briffaud, élu du Rassemblement National : «Le maire est un facho».
Un ouvrier envoyé recouvrir les tags de peinture blanche explique à France 3 : «C’est dommage d’effacer ce qu’on pense. Ça nous donne du boulot, mais c’est la pensée de beaucoup de gens écrite en gros. On va y aller doucement pour que le peuple puisse encore voir un peu ce qu’il y a écrit sur les palissades».
Les actions de résistance ne se comptent plus dans toute la France, des grandes villes aux plus petites communes ! Après des mois de grèves massives et cadrées sans effet, un mois de révolte de rue suite au 49-3, le mouvement semble entrer dans une nouvelle phase. Celle de la guérilla sociale : la multiplication des actions spontanées, le harcèlement des élus macronistes partout où ils vont, les blocages, les casserolades…
Ces tags de Villers-Cotterêts visent juste. Macron n’a pas eu peur des grandes manifestations bien organisées, mais ses amis les riches, patrons, châtelains et politiciens, auront toujours peur que la plèbe vienne les chercher chez eux…