Drones : le ciel déjà truffé de mouchards


La Loire-Atlantique, territoire expérimental avec deux déploiement de drones en 3 jours contre les manifestations


Image d'un essaim de drones volant dans le ciel

Samedi 29 avril, des drones de surveillance ont été déployés dans deux villes françaises : à Saint-Denis et Saint-Brévin. À Saint-Denis pour surveiller le Stade de France le soir de la finale de la Coupe de France, et à Saint-Brévin pour fliquer la mobilisation contre l’extrême droite. Dans cette station balnéaire près de Nantes, le préfet a programmé le survol de 11h à 16h de la commune, «le long du parcours et aux abords du rassemblement». La Loire-Atlantique est décidément en pointe en matière de répression, puisque des drones seront de nouveau déployés à Nantes pour le 1er Mai, pour filmer la manifestation.

Le décret autorisant les drones munis de caméra dans le cadre du maintien de l’ordre a été publié le 20 avril aux Journal Officiel. Il y a seulement 10 jours. Depuis, c’est open bar pour la police et le pouvoir politique aux manettes.

Le premier usage de drone après ce décret a eu lieu contre la mobilisation écologiste du 22 avril dernier, la manifestation contre la future autoroute A69 reliant Toulouse à Castres. C’était moins de 24 heures après la publication d’un décret au Journal Officiel.

Lundi 1er mai, le déploiement sera coordonné dans plusieurs villes, pour la toute première fois. Six préfets ont publié des arrêtés de déploiements de drones : à Nantes donc, mais aussi à Lyon, Bordeaux, Le Havre et Tours.

Des drones policiers sont aussi actuellement utilisés dans le cadre de l’opération d’expulsion Wuambushu à Mayotte. Et Darmanin vient d’en annoncer l’usage pour la lutte contre «les rodéos urbains».

Comment l’État français peut-il déployer autant de mouchards volants si rapidement après leur autorisation ? Parce que ce déploiement s’est fait en plusieurs étapes. En pleine crise sanitaire, le 27 mars 2020, le gouvernement avait lancé une grande commande d’environ 200 drones pour un déploiement rapide sur le territoire. En parallèle, des préfets comme Didier Lallement à Paris avaient utilisé des drones de surveillance en-dehors du cadre légal contre des manifestations. Mais ils n’ont pas été autorisé, à cause d’une censure du Conseil Constitutionnel. Le cadre légal est désormais posé.

Si l’on remonte encore plus loin, les toutes premières expérimentations remontent même à l’automne 2007. Le gouvernement Sarkozy achète alors un drone en forme de petit avion baptisé E.L.S.A pour Engin léger de Surveillance Aérienne. Le but ? Surveiller la banlieue parisienne après les émeutes de 2005, à l’aide de caméras infrarouges, en appui du GIPN et des CRS. Cette «innovation» répressive a d’abord été testée dans les quartiers, avant d’être désormais généralisée.

Il faut s’attendre à voir la multiplication de volatiles policiers au-dessus de nos têtes. Raison de plus pour s’équiper massivement de parapluies en manifestations ! Et de ne pas oublier son masque…


Source : https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/1er-mai-des-drones-pour-securiser-les-manifestations-dans-plusieurs-villes-annoncent-les-prefectures_5798321.html

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