
Nicolas Sarkozy a été condamné par la Cour d’appel de Paris à trois ans de prison, dont un ferme sous bracelet électronique, dans l’affaire Bismuth. C’est la première fois qu’un ancien président est reconnu coupable en appel. Il a fallu 10 ans d’instruction, des tonnes de procédures contradictoires, d’investigations, d’appels, de confrontations. Sarkozy, lui-même avocat, ancien président, riche, était entouré des meilleurs avocats.
Et pourtant, l’ensemble des chiens de garde médiatiques hurlent à un procès expéditif ! Toute la crème des éditorialistes français, du Figaro à Europe 1, des plateaux télés aux colonnes de journaux, prend la défense de l’ancien président mafieux. Malgré un jugement accablant.
Un chroniqueur d’Europe 1 ose : «Il semblerait que toutes les règles de droit aient été contournées, détournées, tordues, dans le seul but d’arriver à la condamnation la plus lourde et la plus infamante possible pour Nicolas Sarkozy.»
- «Un réquisitoire excessif» a déclaré Christophe Barbier alors que Pascal Praud osait sur CNews «il n’y a pas de preuve», sans rien connaître de la procédure.
- «Une disproportion évidente» estime l’indéboulonnable et sénile Alain Duhamel, après avoir déclaré en 2020 : «On est à la limite du détournement de procédure». Le même qui veut interdire le droit de manifester et justifie toutes les mesures liberticides.
- «Une sombre histoire de cornecul» selon Frantz Olivier Giesberg. «Cornecul» désigne une situation comique ou décalée.
- Le Journal Du Dimanche va encore plus loin dans son offensive, et s’en prend directement aux magistrats : «La juge qui a condamné Nicolas Sarkozy était en désaccord avec sa réforme de la justice». La justice serait donc partiale ? Lorsque le juge d’extrême droite Charles Prats et chroniqueur au Figaro envoie en prison ferme des manifestant-es, cela ne dérange pas le JDD qu’un juge soit militant.
- Il y a évidemment le clan d’élus sarkozystes qui est aussi invité sur les plateaux : «beaucoup de tristesse» pour Eric Ciotti, «victime d’un acharnement» pour Olivier Marleix. Henri Guaino creuse encore plus profond dans l’indignité : «Il faut que chacun réfléchisse à l’endroit où nous mène notre démocratie, notre République, si les institutions se comportent de cette façon, l’institution judiciaire en particulier». Des juges qui ne garantissent pas une totale impunité à un président mafieux, une vraie menace pour la démocratie !
Tout cela pourrait être grotesque et drôle si ce n’était pas la marque d’une solidarité de clan. Une bourgeoisie ultra-violente qui fait corps pour défendre les siens.
Ce sont les mêmes personnes qui justifient les jeunes tués par la police dans les quartiers, qui appellent à armer les forces de l’ordre, qui réclament la «tolérance zéro» dans les tribunaux. Une expression popularisée par Sarkozy lui-même. Ce sont les défenseurs de la surveillance et des procédures expéditives. Ce sont les mêmes chiens enragés qui trouvent la justice trop clémente avec les contestataires envoyé-es en prison. Ces aboyeurs qui trouvent normal qu’on jette des manifestant-es 48h en garde à vue avant de les expédier en comparution immédiate sans défense. Cette bourgeoisie ensauvagée est dangereuse. Elle s’accapare le pouvoir et la parole médiatique depuis trop longtemps. Il faut la dissoudre.
