Une exposition détournée pendant la manif et immédiatement censurée
À chaque manifestation, la préfecture de Nantes est massivement taguée. Il semble que les autorités aient trouvé la parade : une «expo photo» sur l’enceinte du bâtiment. Et «inclusive» s’il vous plaît. Il s’agit d’une série de photos de femmes exposée par une association «mobilisée en faveur des jeunes filles et des femmes contre les discriminations». Selon la préfecture, le projet «permet de redonner aux femmes la légitimité d’occuper les espaces publics, de favoriser leur bien-être, leur autonomie, et de renforcer leur estime d’elles-mêmes».
Étonnant quand on se sait que la police nantaise a commis des agressions sexuelles sur des étudiantes, sous les ordres du préfet, que des femmes sont violentées en manifestation, que leurs plaintes ne sont quasiment jamais prises au sérieux, que des femmes sans papiers sont traquées et placées en Centre de Rétention… Hypocrisie totale.
Le 6 juin, des peintres anonymes ont donc détourné cette exposition. En rajoutant des bulles à côté des photos, détournant ainsi le projet à la manière d’une bande dessinée. Dans ces bulles, des slogans contre le pouvoir en place et ses forces armées, beaucoup plus à propos.
Moins de deux heures après le passage du cortège, des sbires envoyés par la préfecture ou la mairie barbouillaient grossièrement les bulles à la peinture blanche pour effacer le plus vite possible certain mots. Notamment «Darmanin» ou «préfet». Pas le temps de tout recouvrir, il fallait mettre du blanc sur les termes les plus urgents. Autrement dit, faire disparaître, avant même le passage des nettoyeurs de la mairie, tous les slogans qui s’en prenaient aux autorités.
Une vidéo de la journaliste Marion Lopez montre l’absurdité de ce barbouillage empressé :
Grotesque et inquiétant. Les autorités nantaises ont décidément l’ego fragile !
Images : Marion Lopez, Elsa Gambin, @Hindelstark et Contre Attaque
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