Nantes : la police empêche et réprime une marche contre l’extrême droite


Appel à soutien ce dimanche


Des CRS à Nantes, accompagnés d'un extrait du communiqué des organisations : "5 mètres, c'est la distance que nous avons parcourue avant d’essuyer de premiers tirs de gaz lacrymogènes".

Alors que la préfecture de Nantes fait preuve d’une complicité évidente avec l’extrême droite radicale depuis des mois, notamment envers les néo-nazis qui ont semé la terreur à Saint-Brévin, une simple marche contre le fascisme a été attaquée sans sommation dès son démarrage samedi. La bande fasciste la plus dangereuse en France porte un uniforme. Plusieurs violentes interpellations sont à déplorer. Un appel signé par de nombreuses organisations à se rendre devant le commissariat ce dimanche matin en soutien circule. Le voici :

“Ce samedi 17 juin a Nantes, nous nous sommes réuni.e.s pour une journée de mobilisation populaire et festive contre l’extrême droite, revendiquant fièrement que Nantes est antifasciste. La journée prévoyait discussions, moments de fête, cantine, concerts et un rassemblement à 14h au miroir d’eau. Notre objectif : une sensibilisation populaire face aux dérives et à la montée de l’extrême droite, qu’elle soit parlementaire ou dans nos rues.

Différents collectifs, associations et syndicats avaient proposé ce rassemblement de longue date pour une journée où nous cherchions à trouver des moyens de s’organiser efficacement par la solidarité et la sociabilité face à ces dérives.

Le matin, des débats animés autour de la question de l’antifascisme ont été suivis d’un déjeuner convivial. Nous partons à une centaine en confiance, vers le miroir d’eau. Malgré la présence de familles avec enfants déjà sur place, un dispositif policier est présent en nombre important, de manière statique et disproportionnée par rapport au nombre de manifestant.e.s. 5 mètres, c’est la distance que nous avons parcourue avant d’essuyer de premiers tirs de gaz lacrymogènes. 20 mètres de marche, et une ligne de policiers attaque le cortège en frappant plusieurs personnes sans raison, dont une personne âgée.

Un nuage de gaz envahit alors le miroir d’eau et atteint les enfants, en larmes. Alors qu’ils jouaient au moment du départ du cortège, ils ont fui par la route attenante les forces de l’ordre et leur usage incontrôlé de gaz irritant.

Nous nous sommes retrouvé.e.s piégé.e.s par un encerclement agressif, sans moyen de partir. Nous avons alors subi des plaquages ventraux accompagnés de manipulations, de contorsions, des étranglements, des coups de matraques répétés, des fouilles au corps insistantes, des charges musclées et injustifiées pour nous faire reculer. 6 personnes ont été interpelle.e.s puis place.e.s en garde a vue.

Après des mois d’un mouvement social réprimé, aujourd’hui, à nouveau, les pratiques de maintien de l’ordre mettent en danger des familles et une centaine de manifestant.e.s qui expriment leur volonté d’un monde libéré de toute oppression.

Comment une manifestation pacifique a-t-elle pu déclencher une telle volonté d’être empêchée ? Comment ne pas s’indigner d’une telle répression alors que le GUD (groupuscule néofasciste) peut se réunir à Paris le samedi 6 mai, et que le gouvernement le laisse faire sous prétexte de liberté d’expression Plus prés de nous, un groupe de 80 néo-nazis a librement pu circuler, encadré par les policiers, à Saint-Brévin le 27 avril. Comment ne pas y voir des traitements différents ? On laisse faire l’extrême droite et on réprime les collectifs qui luttent contre elle.

Face à cette escalade de la répression policière, le pouvoir en place confirme sa haine des groupes qui se mobilisent contre l’extrême droite. Nous revendiquons la liberté de manifester, le droit de nos enfants à jouer librement au miroir d’eau et le droit à notre intégrité physique.

Malgré cet autoritarisme lamais vu. nous continuerons a marcher contre le fascisme.

A Nantes, alors que les tags et les actes racistes envahissent nos rues, nous appelons à un rassemblement à 10h devant le commissariat de Waldeck et à une mobilisation massive contre la terreur imposée par l’extrême droite


Signataires :

UD CGT44, UL CGT Nantes, UD Solidaires 44, Attac 44, UCL44, CNT UL 44, GASPROM-ASTI, Jeunes CGT 44, Solidaires étudiant-es, Maison du Peuple de Nantes, VISA 44, AFA 79, Comité nantais des Soulèvements de la Terre,

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