Couper les réseaux

Emmanuel Macron recevait à l’Élysée 220 maires mardi 4 juillet. À cette occasion, il aurait pu proposer des solutions politiques et sociales pour les communes de banlieue ou revenir sur la répression qui frappe ces quartiers. Rien de tout cela : le chef de l’État a évoqué la nécessité «d’avoir une réflexion sur l’usage des réseaux sociaux» et sur «les interdictions que l’on doit mettre». Il a même été plus précis : «quand les choses s’emballent, il faut peut-être se mettre en situation de les réguler ou de les couper», ajoutant qu’il ne faut surtout pas le faire à chaud, mais qu’il faut entamer une réflexion à froid. L’État français risque donc de se doter d’une législation permettant de couper les réseaux sociaux en cas de contestations ou de troubles sociaux.

Depuis 2021, certains États ont coupé ou restreint internet lors d’émeutes ou de manifestations. Par exemple la junte militaire de Birmanie, la dictature Biélorusse, la République Islamique d’Iran, le Soudan, le Kazakhstan ou le Pakistan. Ou plus récemment le Sénégal dans le cadre d’une répression sanguinaire. La France de Macron risque donc de rejoindre ce club des États remarquablement démocratiques.

C’est vrai que sans réseaux c’est plus simple : pas d’images de violences policières, pas d’appel à manifester, pas de vidéo du tir sur Nahel, pas de médias indépendants. Uniquement CNews et BFM en guise de relais médiatiques. Le rêve.

Pour rappel, il y a quelques jours, plusieurs responsables au pouvoir appelaient à modifier la Constitution pour autoriser un troisième mandat pour Macron. Comme dans plusieurs régimes autoritaires : celui de Poutine en Russie, de Xi Jinping en Chine ou les présidents du Sénégal et de Centrafrique.

L’histoire retiendra que le candidat «centriste» et «modéré», intronisé par les médias et élu grâce au vote barrage, était un autocrate ultra-violent qui a précipité la France vers la dictature.

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