Le 27 juin à Nanterre, un policier abattait froidement d’une balle Nahel, 17 ans, au volant d’un véhicule vers 8h du matin. La voiture avait fini sa course dans du mobilier urbain, avant que le jeune conducteur ne soit déclaré mort quelques minutes plus tard. Un énième crime raciste et odieux dans un contexte d’explosion de tirs policiers pour “refus d’obtempérer” à l’encontre des populations non-blanches.
Florian M, le policier est un agent de la compagnie motocycliste des Hauts-de-Seine. On savait que le fonctionnaire de police avait été décoré par Didier Lallement pour la répression du mouvement des gilets jaunes. Un article de Libération révélait hier que le meurtrier de Nahel avait fait ses classes dans plusieurs brigades d’intervention ultra-violentes. L’assassin de Nahel est un ancien de la CSI 93 et de la Brav-M, deux escadrons de choc de la police nationale formés pour semer la terreur dans les quartiers populaires et les manifestations.
La CSI 93 : cette petite mafia raciste au cœur de l’appareil policier, la compagnie de sécurisation et d’intervention de Seine-Saint-Denis est empêtrée dans de multiples affaires qui ont éclaboussé la police ces dernières années. Vols, rackets, trafics de drogue, violences, falsifications de PV et fausses procédures, ces gangsters armés et assermentés par l’État ont fait la loi en Seine-Saint-Denis, tabassant et humiliant de nombreuses victimes. Les agents véreux ont profité de leur impunité totale pour exercer leur crime crapuleux. Au total, 17 enquêtes judiciaires ont été ouvertes par le parquet. Didier Lallement avait annoncé dissoudre cette unité après que les affaires ne soient rendues publiques, avant de finalement se rétracter. Le tueur de Nahel était présent à la CSI 93 lors des affaires de contrôles-piégés ou des agents s’amusaient à jetter des sachets remplis de résine de canabis aux pieds de jeunes hommes pour pouvoir les incriminer.
Brav-M : Cette brigade née sous l’impulsion des préfets de police de Paris lors de l’insurrection des gilets jaunes est largement connue du grand public. Il s’agit d’un peloton motorisé ultra-violent qui a pour objectif d’éclater littéralement les manifestants. C’est une brigade “d’élite” censée terroriser les mobilisations sociales. Comme la CSI 93, l’unité est empêtrée dans de nombreux scandales de violences policières. La Brav-M est au centre du dispositif répressif de l’État contre ses opposants. Chaque manifestation parisienne illustre la brutalité de ce corps armé néo-facsiste. En mai 2023, Libération révèle que l’un de ses agents, un néo-nazi assumé, est accusé de violences par son ex-compagne ainsi que poursuivi pour usage de drogue. L’article nous y apprend que le policier prépare avec certains de ses collègues “des ratonnades” sur leur temps libre.
Florian M. fait donc partie de ces brigades fascistes armées et rémunérées par l’État. Comme le tweetaient les camarades de l’AFA Paris-Banlieue, le policier tueur n’a évolué que dans des structures utilisant le mensonge, les violences et où le racisme est la norme. Qui aurait pu prévoir qu’un policier fasciste passé par les unités les plus radicalisées de la Police Nationale tuerait de sans froid un jeune adolescent non-blanc issu d’un quartier populaire ?