Le cycle sans fin vers la dictature
La préfecture de Paris a interdit une marche contre les violences policières ce samedi 15 juillet dans la capitale. Un recours en urgence a été déposé contre cette mesure. Le juge des référés a rendu sa décision ce midi et a confirmé l’interdiction.
Le gouvernement fait savoir qu’il interdit ce rassemblement ainsi que toute autre «manifestation en lien direct avec les émeutes». Autrement dit, toute mobilisation suite à la mort de Nahel, contre la répression ou pour demander justice suite aux crimes policiers est interdite. Sous peine, à nouveau, de subir des violences policières.
Il y a une semaine, la marche organisée par la famille d’Adama à Paris était attaquée par la police, et le frère du défunt écrasé sous le poids de policiers, interpellé et sévèrement blessé par des coups. Ce samedi, c’est une marche appelée par de nombreuses familles de défunts qui est interdite. Pour ces familles, la violence est extrême. Elle est triple : celle d’avoir perdu un proche, celle de l’impunité des policiers qui les ont tué, celle de ne même pas pouvoir se réunir pour honorer leur souvenir.
Une semaine auparavant, la jeunesse qui se révoltait suite à la mort de Nahel subissait des arrestations par milliers, des tirs de grenades, des munitions de fusils à pompe. Un mort, deux hommes dans le coma, plusieurs éborgnés en trois nuits. Et combien d’autres victimes inconnues ?
Le gouvernement organise une voie sans issue. Plus sa police est violente, plus il l’autorise à être violente. Plus la répression provoque des réactions indignées, plus il déploie davantage de répression pour les faire taire. Nous avons désormais des brigades antiterroristes et des blindés dans les rues. Une escalade kafkaïenne.
En France, il n’y a même plus besoin d’état d’urgence ou d’antiterrorisme pour instaurer des pratiques de dictature. C’est en train de devenir la nouvelle normalité.
Une réflexion au sujet de « Interdiction de dénoncer les violences policières sous peine d’autres violences policières »
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