Au Pérou : la lutte continue contre le coup d’état


Reportage en images


Tout a commencé le 7 décembre dernier. Au Pérou, le parlement dominé par la droite a destitué le président élu, de gauche, et l’a mis en prison en l’accusant de préparer un coup d’État. Depuis, un gouvernement non-élu détient le pouvoir et réprime dans le sang l’opposition.

Des manifestations géantes ont eu lieu dans tout le pays pour réclamer des élections, une Assemblée Constituante et des droits pour les indigènes. Ce qui était, en principe, le programme du président destitué. Depuis, le gouvernement «provisoire» écrase les mobilisations populaires. Cet été, 8 mois après le début du soulèvement, la lutte redémarre avec une convergence des cortèges dans la capitale. Un reporter et activiste péruvien nous envoie un témoignage et des images des événements :

«C’est ainsi que le Pérou « célèbre » ses fêtes nationales. Le 28 juillet, jour de l’indépendance, la présidente par intérim Dina Boluarte consacre le traditionnel discours à la nation pour parler d’un pays qui n’existe que dans sa tête, dans une journée d’activités protocolaires pleine de cynisme et de faux sourires. Pendant ce temps, dans les rues, des milliers de manifestants ont été réprimés à coups de tirs de chevrotines et de gaz lacrymogènes. Le peuple a exigé sa démission, la fermeture du congrès et de nouvelles élections, en scandant « Cette démocratie n’est plus une démocratie, Dina assassin, le peuple te répudie, combien de morts veux-tu pour que tu démissionnes ».

Selon le rapport de la Cour interaméricaine des droits de l’homme, 49 Péruviens ont été tués par la police et les forces armées depuis le début des manifestations en décembre 2022. Ce rapport fait également état de possibles exécutions extrajudiciaires. Cependant, jusqu’à présent, aucun détenu n’a été tenu pour responsable de ces décès.

En huit mois de gouvernement intérimaire, la mafia représentée par Dina s’est emparée des différentes institutions de l’État qui devraient garantir l’équilibre des pouvoirs, sapant le système démocratique et formant une coalition qui tourne le dos au peuple et à ses revendications. 202 ans après sa naissance en tant que république, le Pérou est sur la voie autoritaire de la dictature, où le droit de protestation et d’expression publique est réprimé par des interventions et des arrestations arbitraires en dehors du cadre de la loi, des tirs de chevrotines et des gaz lacrymogènes.»


Photos : Augusto Escribens

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