Pendant que les inégalités se creusent en France, les travailleurs des pays voisins arrachent des augmentations importantes
Victoire pour les cheminots allemands. Les syndicats du rail avaient menacé d’une grève illimitée en Allemagne. Les travailleurs de la Deutsche Bahn viennent d’obtenir une forte augmentation de salaire. L’accord qui a été signé prévoit une augmentation de 410 euros par mois et une prime défiscalisée de 2.850 euros versée avec le salaire d’octobre. L’accord va bénéficier aux 180.000 salariés de la compagnie, pour lutter contre l’inflation, qui est à 6% en Allemagne. Un autre syndicat du rail exige au moins 555 euros de plus par mois, une prime d’inflation de 3.000 euros. La lutte paie. Et le gouvernement français qui passe son temps à parler du «modèle allemand» et qui décrit les cheminots français comme des «privilégiés» est une imposture totale.
En novembre 2022, les salariés du secteur de l’industrie métallurgique et électrique d’Allemagne arrachaient des hausses de salaires de 8,5%, pour près de 4 millions de travailleurs et travailleuses. Des augmentations sur fond d’inflation, de débrayages dans les entreprises et de menaces de grèves durables de la part des syndicats.
En Mars 2023, après de longues négociations, la direction de la Poste allemande acceptait d’augmenter de 11% à 16% les salaires de 90% des 160.000 travailleurs du groupe public. Le grand syndicat du secteur promettait une grève illimitée.
En avril 2023 : près de 2,5 millions d’employé-es du secteur public allemand obtenaient une augmentation générale de 5,5 %, à la suite de plusieurs semaines de mouvements sociaux. Un journaliste allemand expliquait à France Info : «le mouvement social en France a carrément déclenché des discussions sur le sens de la vie, sur le sens du travail».
En novembre 2022, après l’avoir déjà augmenté de 36%, l’Espagne rehaussait de nouveau son SMIC de 10% pour faire face à l’inflation. La ministre du travail espagnole indiquait «qu’il n’est pas normal que les salariés voient leur pouvoir d’achat diminuer alors que les bénéfices des entreprises ont augmenté». En France, le gouvernement fait des cadeaux aux entreprises.
Au pays de Macron, le salaire minimum a augmenté de 13%, mais en 5 ans, et il est désormais l’un des plus bas d’Europe de l’Ouest ! Même chez les anglais, le taux horaire brut est passé de 8,91 livres sterling, soit 10,63 euros, à 9,50 livres, soit 11,30 euros, selon le quotidien Le Monde, soit légèrement au-dessus du seuil français. Même dans le pays fondateur du libéralisme, les salaires montent pour éviter l’explosion sociale. Quant au salaire minimum allemand, il a été rehaussé à 1584 euros : il est désormais plus élevé qu’en France alors qu’il est historiquement bas et concerne assez peu de salarié-es quand il est la norme d’embauche en France.
Les travailleurs français s’appauvrissent plus vite que dans les pays voisins, alors que le nombre de millionnaires bat des records. Macron, c’est la guerre sociale totale, plus dure qu’ailleurs en Europe. Malheureusement, avec le forcené autoritaire qui squatte l’Élysée, il faudra bien plus que des «menaces» de grève pour le faire céder.