Le gouvernement menace les marches contre le racisme et les violences policières


Au début de l’été, les autorités ont tout simplement interdit deux marches organisées par la famille d’Adama Traoré, mort lors d’une interpellation de gendarmes, en 2016. Pour imposer cette interdiction, la police parisienne avait agressé la famille du défunt, des manifestants, mais aussi des journalistes. Une répression inédite pour cette marche annuelle toujours très calme.


Ce week-end, des marches contre le racisme d’État et les violences policières sont organisées dans tout le pays à l’appel de très nombreux syndicats, associations, partis et collectifs. Après l’escalade des derniers mois avec l’exécution de Nahel, la répression militaire dans les quartiers, la gestion violente du mouvement syndical et les attaques contre les luttes écologistes, il est plus que temps de faire bloc.

Ce jeudi, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué sur RMC-BFMTV la possibilité d’une interdiction de ces manifestations. Prétextant que la semaine est «chargée pour les forces de l’ordre en France, avec les visites du roi britannique Charles III et du pape François, et dans le contexte de la tenue de la Coupe du monde de rugby et de plusieurs matchs de football importants», il a indiqués que les préfets pourraient interdire purement et simplement ces marches.

Autrement dit, manifester n’est plus un droit constitutionnel, il dépend de la quantité de policiers disponibles. Une déclaration qui rappelle la proposition d’un député macroniste d’interdire les grèves au moment de compétitions sportives. Le ministre a tout de même précisé : «il n’y a pas de consigne générale, c’est aux préfets de prendre leurs responsabilités». Rien ne dit que des marches seront effectivement interdites, mais Darmanin met l’idée dans le paysage, comme s’il était normal d’empêcher les mobilisations sociales, sans débat, de façon de plus en plus régulières.

En parallèle, la police politique diffuse ses éléments de langage par la voix des journalistes de BFM : «200 à 400 éléments à risque» seraient attendus dans le cortège parisien. Un refrain désormais systématique pour justifier par avance la répression. Les seuls éléments à risque dans les manifestations ont des armes de guerre, des gilets pare-balles et des uniformes.

Pour finir, on soulignera le courage du Parti Socialiste et du Parti Communiste, qui se désolidarisent de cette marche, ce qui est bien entendu largement mis en avant par les médias aux ordres, qui soulignent avec grand plaisir qu’il n’y a «pas d’unité». Cela dérangeait moins Fabien Roussel et Olivier Faure de manifester avec des syndicats policiers d’extrême droite devant l’Assemblée il y a deux ans.


À Nantes, rendez-vous ce vendredi 22 septembre, 18h, Préfecture.

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