Depuis hier, l’armée Turque bombarde le Rojava, territoire au nord de la Syrie qui expérimente un projet de société égalitaire, féministe et démocratique. Plus de 17 sites ont été visés et plusieurs civils ont été tués ou blessés par les frappes. Il s’agit de la plus grosse vague de bombardements depuis plusieurs années.
Le gouvernement turc présente ces bombardements comme des représailles suite à l’attaque d’un bâtiment du ministère de l’Intérieur dans la capitale turque, Ankara, le 1er octobre. Les autorités turques ont déclaré que toutes les infrastructures militaires mais aussi civiles et d’énergie au Rojava étaient des «cibles légitimes» pour se venger de cette action. Les premières victimes sont donc les habitants et en particulier les habitantes du Rojava, région déjà éprouvée par les guerres, la pauvreté et le récent tremblement de terre qui a semé la désolation.
Le Centre Démocratique Kurde en France écrit dans un communiqué : «Les infrastructures civiles visées comprennent des écoles, des hôpitaux, des barrages hydrauliques, des centrales électriques, des entrepôts de céréales et d’autres installations vitales. La guerre que mène actuellement l’État turc contre la population civile des régions majoritairement kurdes du nord de la Syrie et du nord de l’Irak met en danger la vie de millions de personnes, dont des centaines de milliers de déplacés et de réfugiés.»
En parallèle, sur le sol turc, 112 arrestations ont été opérées contre le mouvement kurde dans plusieurs villes. Des interpellations expéditives contre des opposants politiques, comme il y en a eu des milliers sous le règne d’Erdogan.
Face à cette guerre intérieure et extérieure, la communauté internationale reste silencieuse. La Turquie fait partie de l’OTAN et reste un allié stratégique de l’Occident au Proche Orient, surtout dans le contexte de la guerre en Ukraine. En France même, des activistes kurdes réfugiées dans notre pays ont été tuées dans des circonstances particulièrement opaques ces dernières années. L’agression en cours a donc lieu dans l’indifférence générale.
Pour suivre la situation, consultez ce canal Telegram.
Une réflexion au sujet de « L’État turc attaque le Rojava »
Les commentaires sont fermés.