Gaza : 8 jours de massacre de journalistes, de soignants, d’enfants


Le 7 octobre, l’armée israélienne commençait à bombarder de façon indiscriminée la bande de Gaza, où sont assiégés 2 millions de palestiniens sans possibilité de sortir.


➡️ Selon une liste dressée par le ministère de la santé à Gaza, dix médecins, quatre dentistes, quatorze infirmiers, deux étudiants en médecine et un professeur de médecine ont été tués en une semaine. 31 soignants. Le Monde rapporte le cas d’un chirurgien plasticien qui a «passé sept jours à opérer à la chaîne à l’hôpital et, quand il est rentré chez lui afin de prendre quelques heures de repos, il a été tué avec trente personnes dans le bombardement de son immeuble». Une information confirmée par une responsable de Médecins Sans Frontière. Vingt-trois ambulances ont également été visées par des raids israéliens et six secouristes ont été tués. Au total, 37 personnels de soin ou de secours ont donc été assassinés. Ces crimes relèvent de la cour pénale internationale.

➡️ En une semaine, 2750 habitants de Gaza sont morts dans les bombardements, dont au moins 1033 enfants, et 9714 blessés. De nombreux corps sont encore sous les décombres et le bilan s’alourdit d’heure en heure. 1000 enfants tués en quelques jours, un bilan atroce, incommensurable, dont les précédents ne peuvent qu’évoquer la seconde guerre mondiale et les périodes les plus sombres.

➡️ À Gaza, 1 million de civils ont été déplacés de force vers le sud de l’enclave. Cet immense transfert de population provoque une crise humanitaire majeure. Il n’y a évidemment aucune possibilité de nourrir ou loger autant de monde, surtout sous état de siège, ni de soigner les blessés. Un tel phénomène comporte aussi des risques d’épidémies.

➡️ Les civils palestiniens en fuite, qui obéissent aux ordres de l’armée israélienne, sont aussi visés par des tirs. Amnesty International a vérifié six vidéos d’une attaque survenue le 13 octobre 2023. Un convoi de véhicule empruntait «une route que l’armée israélienne avait désignée comme sûre pour permettre aux civils de fuir». L’équipe d’Amnesty International «a découvert que ce convoi, comprenant un camion transportant environ 30 personnes, 8 voitures et d’autres personnes à proximité, y compris. des femmes, des enfants et des personnes handicapées, a été attaqué. Les ambulances arrivées sur les lieux ont été touchées lors d’une deuxième attaque et les sauveteurs ont été blessés. Au moins 70 sont morts». L’ONG conclut : «C’est une nouvelle illustration brutale du fait que les civils de Gaza n’ont nulle part où aller en sécurité». Forcer des civils vulnérables à fuir leurs maisons, leur indiquer une route puis les bombarder délibérément et ré-attaquer les services venus leur porter secours est un crime contre l’humanité.

➡️ Enfin, onze journalistes palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, selon le syndicat palestinien des journalistes. Ces journalistes portent des casques et des gilets bleus avec les lettres «PRESSE» parfaitement identifiables. Le bilan s’élève à 12 journalistes tués par Israël si l’on ajoute le reporter de Reuters tué à la frontière libanaise. Le syndicat indique aussi que «20 journalistes ont été blessés du fait de l’agression israélienne» à Gaza. L’armée israélienne a assassiné plus de journalistes en 7 jours que la guerre en Ukraine en un an et demi. Dans les médias, cela devrait être un scandale mondial. Les journalistes occidentaux semblent avoir peu d’empathie pour les civils gazaouis, mais ils pourraient au moins parler de l’assassinat délibéré de nombreux collègues.

➡️ Que fait l’Europe ? Non seulement elle apporte son soutien inconditionnel à ces massacres, mais en plus elle censure les réseaux sociaux qui les dénoncent. Après les menaces du commissaire européen Thierry Breton à l’encontre des grandes plateformes, TikTok déclare par exemple avoir supprimé plus de 500.000 vidéos et 8.000 directs en lien avec le conflit. Pendant ce temps, l’intégralité des télévisions occidentales ont relayé sans aucune vérification une histoire de «40 bébés décapités» par le Hamas, information diffusée initialement par un colon israélien extrémiste, qui n’a été confirmée ni par les journalistes israéliens et internationaux présents sur place, ni même par l’armée israélienne. Ces chaînes n’ont pourtant diffusé aucun démenti à l’antenne depuis.


Un État qui tue délibérément des journalistes, des médecins, des civils en fuite après leur avoir ordonné de partir et qui ment pour couvrir ces crimes peut-il être qualifié de terroriste ?


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