Roshdi Sarraj, 31 ans, journaliste tué à Gaza


Il avait 31 ans, une petite fille, et il était reporter dans la bande de Gaza. Roshdi Sarra travaillait notamment pour Radio France, il a été tué dimanche 22 octobre par un bombardement israélien.


La famille du journaliste vivait avant 1948 à Jaffa, une ville située au sud de Tel-Aviv. Sa famille avait été déplacée de force lorsque l’armée israélienne a pris possession des terres et chassé des centaines de milliers de palestiniens, qui ont ensuite été regroupés pour des générations dans des camps de réfugiés ou à Gaza. Un épisode appelé Nakba, «catastrophe» en arabe.

Mediapart donnait la parole à Roshdi Sarraj dans un article paru le 20 octobre : «Nous, les journalistes de Gaza, nous sommes terrorisés quand nous allons sur le terrain. Parce que nous laissons nos familles dans nos maisons et l’armée israélienne peut les prendre pour cibles». Sa fille d’un an n’arrivait «plus à dormir».

Pas de courant, quasiment pas d’accès à internet, des bombardements incessants : la tâche des journalistes de Gaza est rendue quasiment impossible par le siège militaire. «Israël essaie de couper aussi la bande de Gaza médiatiquement, en réduisant notre accès à Internet. Comme cela, le monde n’aura aucune image de ce qu’ils sont en train de faire ici. Des crimes de guerre qu’ils commettent contre des femmes, des enfants, des civils», expliquait Roshdi Sarraj.

«En fait, en tant que journaliste, je n’ai que deux options : continuer à faire mon métier pour raconter ce qui se passe, ou rester à la maison et ne rien faire. Moi j’ai choisi de filmer, de photographier pour que le monde entier sache ce qui se passe dans la bande de Gaza.» Il était tué deux jours plus tard.

Selon le Syndicat des journalistes palestiniens, plus d’une cinquantaine de structures médiatiques ont été détruites, et au moins 13 journalistes tués par les bombes israéliennes. Alice Froussard de France Inter, écrivait à propos de son collègue Roshdi Sarraj : «L’impunité israélienne. Le silence européen. Voilà ce qui l’a tué une deuxième fois».

La dernière photo publiée par le journaliste ? La bande de gaza dévastée par les bombes.

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