Horreur en Argentine : le fasciste ultra-capitaliste Milei remporte les élections


Le capitalisme barbare au pouvoir


L’extrême droite triomphe en Argentine ce dimanche 19 novembre. Un illuminé ultra-capitaliste, néofasciste et violemment misogyne vient de remporter l’élection présidentielle avec 56% des voix.

L’Argentine est un grand pays d’Amérique latine dévasté par le néolibéralisme. Il a été la cible de plans drastiques du FMI en 2001, imposant à l’État argentin des politiques d’austérité qui ont plongé des millions de personnes dans la misère. Depuis plus de 10 ans, à nouveau, l’Argentine est touchée par une inflation à 2 chiffres, une dette insurmontable auprès du FMI, une pauvreté à 40% et une monnaie nationale en chute libre.

C’est dans ce contexte de crise politique, sociale et économique que surgit un personnage encore plus monstrueux que ses prédécesseurs : un candidat d’extrême droite et libertarien à la coupe de Beatles et au regard glaçant âgé de 52 ans : Javier Milei.

L’Argentine était dominée par deux grands courants politiques : le «péronisme», hérité du président Péron, dirigeant autoritaire et charismatique de l’après-guerre, et la droite conservatrice. Mais cet équilibre déjà pas terrible bascule vers quelque chose de bien pire.
Javier Milei est un fils de patron qui a travaillé comme économiste et conseiller de grandes banques. Il a aussi été l’assistant d’un député mis en cause pour crimes contre l’humanité commis à l’époque de la dictature militaire argentine.

Politiquement, c’est un concentré de tout ce qui se fait de pire. Il se dit «Anarcho-capitaliste», certains médias le présentent comme «libertaire». Des étiquettes qui n’ont aucun sens. En fait, il est libertarien : partisan d’un libéralisme économique total. C’est-à-dire supprimer tout ce qui est social dans l’État, laissant le Marché décider de tout, et ne garder que le côté répressif. Un chaos capitaliste sans protection ni régulation.

Concrètement, Milei propose un «plan tronçonneuse» pour réduire brutalement les dépenses publiques, en supprimant purement et simplement les ministères de l’éducation, de la Santé, des Femmes… Il veut privatiser totalement la santé, qui deviendra payante, et mettre en concurrence toutes les écoles.
Ce libéralisme sauvage prévoit aussi d’autoriser largement la vente d’armes pour «réduire l’insécurité» mais aussi d’ouvrir un marché de la vente d’organes ! Dans une interview, Milei a même évoqué la possibilité de vendre ses enfants, avant de se rétracter. Chez les fanatiques libertariens, tout ne passe que par le marché, tout peut devenir marchandise : absolument tout peut s’acheter, se vendre.

«Ce que demande le FMI est minuscule au regard du plan d’austérité que je propose», avait-il proclamé. En effet, son projet, c’est la jungle économique totale. Il veut également «dollariser» l’économie de l’Argentine, c’est-à-dire supprimer la monnaie nationale, le Peso, pour la remplacer par le billet vert. Le pays serait ainsi totalement à la merci des États-Unis, une sorte de colonie dépendante des flux financiers nord-américains.

Le libéralisme n’est pas synonyme de liberté. Ce programme ultra-capitaliste s’accompagne d’une politique quasi-dictatoriale. Milei veut interdire l’avortement, l’éducation sexuelle, «militariser» les prisons, expulser les étrangers… Pour lui, le changement climatique est une «invention socialiste», alors même que le pays a fait face à des épisodes de sécheresse et à des pénuries. Il conteste aussi les crimes de la dictature militaire, qui a assassiné des milliers d’opposant-es de gauche dans les années 1970 et 1980. Bref, ultra-libéralisme économique et autoritarisme sur le plan politique. Comme Thatcher ou Pinochet.

Milei est une création médiatique. Ce sont les grandes chaînes de télé qui l’ont énormément mis en avant ces dernières années, valorisant ses provocations et ses insultes qui font le “buzz”. Il parlait de «dégager à coups de pied au cul» la classe politique, a insulté un élu centriste de Buenos Aires de «putain de gauchiste», tient des propos grossiers et a trouvé un écho dans un électorat gagné par un ras le bol général.

Milei s’est aussi imposé sur internet avec le soutien d’un influenceur d’extrême droite célèbre, et est ainsi parvenu à se faire élire à la Chambre des députés en 2021. Il est aussi proche des anciens présidents Trump et Bolsonaro ou du parti d’extrême droite espagnol VOX.

Milei est parfois surnommé «El Loco», car en plus de ses colères et ses insultes, il a cloné son chien décédé en 6 exemplaires qu’il a renommé aux noms d’économistes ultra-libéraux, et affirme pouvoir «discuter avec des économistes morts ou recevoir les visites du Christ». Il parle aussi de ses partouzes lors de ses passages à la télévision.

Voilà donc le nouveau président argentin, qui s’impose face à un candidat centriste à peine moins détestable. Lors des débats d’avant le second tour diffusés en direct, Milei avait paru confus, hurlant sur le plateau télé, s’estimant persécuté par une voix hors du champ des caméras, alors que personne ne lui avait adressé la parole.

Le peuple argentin a été otage, comme dans de nombreux pays «démocratiques» en voie d’effondrement, d’un casting de l’horreur imposé par une classe politique et médiatique criminelle.
Milei est le symptôme de l’ensauvagement mondial du capitalisme. Les médias possédés par les plus riches de cette planète créent des figures à leur image : Trump, Macron puis Zemmour, Bolsonaro… Et ces candidats autoritaires, délibérément obscènes et violents, appliquent un plan au service de leur classe : anti-écologique, anti-social, réactionnaire. Le temps des compromis est terminé. La bourgeoisie ensauvagée ne veut plus rien partager, elle ne veut plus rien laisser aux peuples. Et Milei est à l’image de ce projet funeste. Il est au pouvoir pour 4 ans dans une grande puissance latino-américaine.

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5 réflexions au sujet de « Horreur en Argentine : le fasciste ultra-capitaliste Milei remporte les élections »

  1. Meilei, encore un personnage d’extrême droite qui va extirper une belle épine du pied aux multinationales. Elles pourront produire le “mal” en Argentine pour leur intérêt et celui de leurs actionnaires. Elles continuerons de détruire le social et l’environnement en Amérique du Sud sans aucune contrainte politique. Les multinationales ne peuvent exister sans faire le “mal” sur terre et l’extrême droite est donc le courant politique le plus favorable à leurs activités et à leur système économique mafieux .

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