Nice : des enfants jouent au fantôme à la récré, ils sont accusés de faire des prières !

Stupeur lundi 14 novembre. Des enfants de CE2 auraient fait des prières musulmanes dans la cours de récréation d’une école niçoise. La mairie, dirigée par Christian Estrosi, politicien d’extrême droite proche de Macron, «dénonce» publiquement et médiatise cet événement. Les médias de Bolloré, Cnews, Europe 1 les relaient en direct. Le reste des médias suit. Une panique morale islamophobe comme il y en a désormais quasiment chaque semaine en France. La chasse aux sorcières raciste sur des enfants de 8 ans, suspects dès la maternelle.

En réalité, les enfants n’étaient même pas musulmans et ne faisaient que jouer à des jeux.
Nice Matin confirme que tout était une affabulation islamophobe montée de toutes pièces. Dimanche 19 octobre, un article basé sur «plusieurs sources» explique que les écoliers «invoquaient un fantôme en apercevant une bâche blanche coincée dans les branches d’un arbre de la cour» de récré. Les enfants auraient «appelé la bâche» considérée, dans leur jeu, comme un fantôme. Cet appel aurait été interprété comme des prières. Du délire. Les écoliers ne sont même pas issus de familles musulmanes.

Convoqués par la mairie, les parents ont tout expliqué. Mais Christian Estrosi n’a pas fait de démenti publique. Elle n’a pas corrigé publiquement la fausse information qu’elle avait lancée à tous les médias du pays. «Et ça, la mairie ne le dit pas. Comme elle ne dit pas non plus que les trois familles concernées ne sont pas de confession musulmane : ce qui est sous-jacent à chaque fois que la mairie agite le drapeau rouge pour des faits similaires en dénonçant ‘une atteinte à la laïcité’» écrit Nice Matin.

Cette affaire délirante montre le degré de paranoïa islamophobe dans ce pays. Et le mépris total des faits, de la réalité. Des millions de téléspectateurs ont donc entendu que des enfants musulmans priaient à l’école. Combien entendront le démenti ? Très peu. Le mal est fait, l’objectif est atteint : créer un climat de peur et de suspicion. Ce qui entraîne une montée du racisme, des actes et des paroles islamophobes. En parallèle, la mairie de Nice a gracieusement offert un parc public au parti de Zemmour pour organiser une soirée d’extrême droite en mai dernier.

Ce n’est pas la première fois que les autorités s’acharnent sur des enfants. On se souvient d’écoliers convoqués par la police parce qu’ils n’étaient pas «Charlie» en 2015, ou de la traque aux robes longues à la rentrée. En juin dernier déjà, Christian Estrosi avait médiatisé une supposée prière musulmane dans une école. La presse avait repris sans vérifier. C’était à l’occasion d’une kermesse qui a été comprise car les élèves stigmatisés ont eu peur. Pourtant, il a été démontré que les élèves jouaient et ne priaient pas. En continuant de relayer les affabulations racistes d’Estrosi, les médias sont complices et même acteurs de l’islamophobie.

Cette chasse aux enfants doit cesser immédiatement. Non seulement elle est inhumaine, mais les autorités jouent délibérément aux incendiaires et cherchent une guerre confessionnelle en France, que nous sommes des dizaines de millions à refuser.