Lundi 11 décembre, un coup de théâtre a eu lieu à l’Assemblée. Les députés ont rejeté le projet de loi sur l’immigration. C’était la loi phare du gouvernement Macron, portée depuis des mois par Darmanin. Cette motion est une énorme gifle pour le ministre de l’Intérieur. Pourtant Darmanin avait tout mis en œuvre pour réussir, même les manœuvres les plus sombres. Voici un aperçu des méthodes macronistes.
Harcèlement
Gérald Darmanin vient de l’aile droite de l’UMP – ancêtre du parti Les Républicain. Il était proche du député Christian Vanneste, un homophobe notoire, il a participé à la Manif pour Tous, soutenu Sarkozy… avant de rejoindre le camp Macron.
Mais au sein du gouvernement, il se vantait de connaître et de comprendre Les Républicains et d’obtenir le soutien de ces députés pour sa loi immigration. Le journal Le Monde évoque des «petits déjeuners, déjeuners et coups de téléphone» passés à ses anciens camarades pour les convaincre, mais aussi «un député – resté en bons termes avec le ministre – qui a même reçu vingt-sept SMS dans le week-end pour le dissuader de voter la motion présentée par les écologistes». 27 textos, dans la loi, c’est du harcèlement. Darmanin est un forceur, on le savait.
Tout ça pour rien, puisque quarante députés de LR sur soixante-deux ont voté pour la motion de rejet.
Mensonge
Dans les jours précédant le vote de la loi immigration, le Ministère de l’Intérieur a envoyé aux députés des documents sensés les convaincre de valider le projet. Le document se vantait d’un «texte de grande fermeté» qui permettrait de «renvoyer dans leur pays» les étrangers plus facilement, en prenant des exemples de cas concrets et réels de personnes qui pourraient être expulsées si la loi était votée.
Dans un document, une pépite : un des cas présentés est un étranger «né en 2002» qui aurait été «condamné pour conduite sous stupéfiants en 2008», donc à 6 ans !
Le document officiel explique deux lignes plus haut qu’il est arrivé en France à 10 ans… Non seulement présenter des cas individuels pour faire voter une loi raciste est douteux, mais en plus ces cas sont inventés ! Et les services du ministère n’ont même pas l’air d’avoir relu leur propre courrier pour créer un récit un minimum crédible.
Corruption
Selon Libération, Darmanin aurait promis des brigades de gendarmerie en échange de certains votes. Par exemple le député du Parti socialiste Philippe Brun a déclaré à plusieurs médias avoir été contacté par le directeur de cabinet du ministre de l’intérieur, qui lui a annoncé – le confondant avec son homonyme, le député des Républicains Fabrice Brun – que la demande de brigade de gendarmerie qu’il avait formulée pour une commune de sa circonscription était acceptée, ajoutant «vous savez ce que le ministre attend de vous…».
Ce n’est ni plus ni moins que du marchandage, un échange de bon procédés : on vous donne des flics contre un vote. Cela s’apparente à de la corruption avec des moyens publics.
Menaces et fichage
Début novembre un cadre de la majorité reconnaissait avoir une «liste» de députés Les Républicains qui auraient favorisé la régularisation de sans-papiers. Il disait à la presse «je ne vous donnerai pas les noms et le nombre, car c’est notre arme nucléaire».
Le camp macroniste ferait chanter des élus avec une lise secrète de noms qui intercèdent auprès des préfectures pour favoriser la régularisation de personnes en situation irrégulière. Non seulement ce chantage est immoral et constitue une menace raciste sur la forme : «si vous ne votez pas notre loi, on balance à vos administrés que vous avez régularisé des étrangers», comme si c’était honteux de faire preuve d’humanité, mais en plus la pratique est probablement illégale : il s’agit d’une «collecte des données», la CNIL a été saisie.
4 réflexions au sujet de « Harcèlement, corruption, mensonge : ce que Darmanin a tenté pour imposer sa loi raciste »
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vous êtes des éveilleurs sur tant de sujet! Longue vie à vous camarades vous êtes une lumière dans mes cheveux blancs.