➡️ Des actes de torture et de barbarie en pleine rue par des hommes en armes et en uniforme. C’était le 2 février 2017 à Aulnay-sous-Bois, le jeune Théo était victime de la violence sans limite de trois agents de la brigade spécialisée de terrain qui l’avaient tabassé, gazé et violé avec un coup de matraqué métallique dans l’anus. L’un des policiers avait déjà tabassé un jeune dans le même quartier la semaine précédente.
➡️ Théo est handicapé à vie, incontinent à cause d’une déchirure de son sphincter, il est aussi brisé psychologiquement. Il a frôlé la mort le jour de son agression : alors qu’il se vidait de son sang, les policiers avaient rigolé en disant qu’il «saignait du fion», l’avaient pris en photo, menotté et embarqué. Sans l’intervention d’un autre policier, il serait mort au commissariat.
➡️ Les policiers Marc Antoine Castelain, Tony Hochart et Jérémie Dulin ont pu préparer leur défense pendant 7 ans, durant lesquels la justice les a laissés tranquilles, avant de les juger pour des faits de «violences volontaires ayant entraîné une infirmité permanente», sans retenir ni la qualification de «viol» ni celle «d’actes de torture», pourtant constitués.
➡️ Après 2 semaines d’audience éprouvante, les policiers obtiennent entre 12 mois de prison avec sursis pour Marc Antoine Castelain qui a donné le coup de matraque, 3 mois avec sursis pour ses complices. Des peines dérisoires : ils risquaient jusqu’à 15 ans de prison ferme. Les policiers sont interdits d’exercer sur la voie publique pendant 5 ans, mais peuvent continuer de travailler dans les bureaux. Le tribunal n’a même pas reconnu l’infirmité de la victime.
➡️ Ce verdict qui donne la nausée en dit long sur l’état de pourrissement moral de ce pays. Les magistrats ont tout fait pour minimiser la peine, et les jurés, gavés à la propagande de Cnews et BFM, ont suivi. Cela veut dire que les policiers peuvent torturer et handicaper à vie dans les banlieues sans risquer de véritable sanction. Dans le même temps, le moindre geste de résistance face à la répression est puni d’emprisonnement immédiat. La barbarie institutionnalisée est là.
Vous pouvez retrouver le compte-rendu du procès dessiné sur la page de l’artiste Ana Pich et sur notre site internet :