À l’école, des uniformes “Made in Pakistan” ?


Le mensonge est une seconde nature chez les macronistes.


Il y a quelques semaines, le gouvernement français, qui met décidément tous les moyens pour soumettre la jeunesse, annonçait l’expérimentation du port de l’uniforme dans les écoles, rebaptisé par nos experts en novlangue la «tenue unique».

Cet uniforme pour enfants est testé dans 87 établissements dès cette année et sera généralisé d’ici 2026. Chaque «kit» scolaire, très laid, comprend un pantalon sombre et un pull bleu marine et coûte autour de 200 euros. Ils sont financés par l’État, les mairies et les régions. Pour 12 millions d’élèves, cela représente 2,4 milliards d’euros. Une vraie priorité budgétaire, alors que des lycées tombent littéralement en ruines.

Mais pour ce prix là, le gouvernement promettait de la qualité, du Made in Europe et «écoresponsable» s’il vous plaît !

Parmi les mairies volontaires pour tester, essentiellement des villes de droite et d’extrême droite. Mais pas une seule commune de Bretagne. Par exemple celle de la ville de Puteaux dans les Hauts-de-Seine, dirigée par la maire Les Républicains Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Elle équipe 900 élèves avec des blouses en maternelle, gilets et polos en élémentaire. Le tout coûte 150.000 euros d’argent public et ne sera porté que trois mois, jusqu’aux prochaine vacances d’été. 166 euros par élève.

À ce prix là, s’agit-il d’un tissu formidable et respectueux du droit du travail comme promis ? Absolument pas.

Les tenues ne viennent même pas d’Europe. Les parents d’élèves ont montré les étiquettes : les vêtements ont été fabriqués au Bangladesh et au Pakistan.

Le Bangladesh est un pays extrêmement pauvre, surpeuplé, et mondialement connu pour les conditions effroyables de son industrie textile. En 2013 une usine s’était effondrée dans la capitale, Dacca. Alors que le bâtiment était fissuré et avait été évacué, les patrons avaient obligé les ouvrières – il s’agit majoritairement de femmes – à aller travailler quand même, et les issues de secours étaient pour la plupart fermées.

Bilan : 1127 morts et environ 2500 rescapés. L’une des plus grandes catastrophes industrielles de l’histoire de l’humanité, dans un secteur qui réduit en esclavage ses salarié.e.s pour fabriquer des vêtements à l’Occident. On peut difficilement faire pire comme choix d’importation.

Au Pakistan, les conditions ne sont pas meilleures. La population est frappée par des inégalités énormes et subit ces dernières années des catastrophes climatiques dantesques, dans un pays particulièrement exposé au dérèglement climatique. Des inondations meurtrières en 2022 ont notamment ravagé les surfaces agricoles et détruit des villes. Les conditions de travail y sont terribles. Quant à «l’écoresponsabilité» qui consiste à faire venir des uniformes de l’autre bout du monde, autant ne même pas en parler.

Voilà où sont fabriqués les uniformes macronistes destinés aux élèves français. Interpellé, le premier adjoint à la mairie de Puteaux a d’ailleurs affirmé qu’il «ne peut pas garantir que ces prochains uniformes seront fabriqués en Europe ou en France» l’an prochain.


Il y a donc deux excellentes raisons de refuser l’uniforme à l’école : s’opposer à la mise au pas des enfants et à la transformation des écoles en caserne d’une part, et dire non à des vêtements fabriqués dans des conditions esclavagistes, que l’État veut imposer aux élèves d’autres part.


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3 réflexions au sujet de « À l’école, des uniformes “Made in Pakistan” ? »

  1. Un polo et un gilet du Bangladesh, ça doit coûter au maximum 20€, et sûrement beaucoup moins si acheté en gros.
    On nous parle de 200€ par élève.
    Qui empoche la différence ?

  2. C’est officiel : Nos armées fournies par une puissance étrangère ?
    Sérieusement, ils sont le spectacle endoctrinant d’une petite chair à patrons, d’une petite chair à canons, bien formattée pour tout accepter, y compris le cheval de Troies du SNU ; L’image d’une enfance déjà prête à être envoyée pour faire la WW3, “amorcée” ( si j’ose dire vu le manque de poudre ) au grand bonheur de l’industrie du complexe militaro-industriel, notamment français, on le sait gourmand, et c’est tout ce qui compte aux yeux de la Bourgeoisie.
    Fabriqué au Bengladesh ou au Wokistan, de toute façon, à quel moment ça aurait pu être l’éthique qui les étouffe dans la réalisation, au vu de la direction prise ?
    Quelle naïveté de s’attarder sur les étiquettes, quand c’est tout ce qui va avec le vêtement le problème. Pour augmenter la nuée des liquidités du Capital, la Bourgeoisie prépare l’orage de la guerre ( c’est pas tout à fait ça l’expression, mais j’suis pas très lettré, J’aurès pas pu mieux faire ! ) ; En gros, ces gamin(e)s-là des beaux quartiers, enfants de patrons et de gradés ( comme tou(te)s celleux qui ont été choisi pour “vendre” le SNU ces derniers mois ) , ont été choisis pour “montrer l’exemple” aux gamin(e)s pauvres du reste du pays : Regardez-nous sommes tou(te)s les mêmes… Mon œil.
    Un premier conditionnement dont le bout pas si lointain de la chaîne est la tombe, mais pas pour tout le monde, car l’habit ne faisant pour autant pas le moine, ceux qui mourront avec un uniforme sur le dos ne seront pas les privilégiés qui, les premiers, auront porté cet uniforme devant les caméras… Exemptions pour cause de Pouvoir et de Pognon obligent, même si ces avantages-là se voient moins au premier coup d’oeil quand tout le monde se fringue pareil, évidemment ; D’ailleurs les parents bourgeois ne manquent pas de s’esclaffer devant leurs “petits soldats” qui n’ont seront jamais, eux… J’en prends le pari ! Regardez comme ils passent inaperçus au milieu des autres…
    L’avenir de notre nation, qui enverra son passé mourir au front.

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