Turquie : le régime réprime le 1er Mai


Erdogan militarise une place emblématique des luttes sociales


La Turquie subit depuis 20 ans la main de fer d’Erdogan, président d’extrême droite, intégriste et impérialiste, qui rêve de reconstruire une domination Ottomane, réprime férocement la gauche et persécute les minorités kurdes.

Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées sous Erdogan pour des raisons politiques ces dernières années, des intellectuels sont menacés et les kurdes régulièrement massacrés.

Chaque 1er mai, les mouvements sociaux turcs bravent la chape de plomb et manifestent massivement pour démontrer que les résistances sont toujours debout dans le pays.

Cette année, Erdogan a organisé une provocation de plus : la Place Taksim à Istanbul, qui est le lieu emblématique des luttes sociales et de célébration historique du 1er mai, a été fermée sur décret gouvernemental.

Taksim, c’est aussi l’endroit d’où est parti l’immense mouvement de révolte en 2013 en Turquie, avec des campements et un espoir énorme à l’époque. 42.000 policiers y ont été déployés hier, et un véritable mur de forces de l’ordre barrait l’accès à la place.

De hautes barrières métalliques ont été dressées autour de la place. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya a dit : «nous ne permettrons pas aux organisations terroristes (…) de faire du 1er mai un champ d’action et de propagande».

Les rassemblements ne sont plus autorisés depuis plusieurs années sur la place Taksim, mais des organisations syndicales et politiques appellent régulièrement leurs membres à y converger.

Les syndicats et organisations ont appelé à y marcher coûte que coûte. Des affrontements ont éclaté, la police a tiré des gaz lacrymogènes et au moins 200 personnes ont été arrêtées.

Ce que dit ce 1er mai réprimé par Erdogan nous fait écho ici : l’usage du terme «terroriste» pour désigner les opposants, les arrestations de masse et l’interdiction d’une place. Ce que fait Erdogan, à une échelle bien plus massive que Macron, c’est de capturer un lieu symbole des luttes sociales, d’empêcher de s’y réunir. Partout, les autocrates frappent les corps et nous dépossèdent de notre histoire.

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