Lyon : la police gâche le carnaval


Depuis son invention il y a des siècles, le carnaval est un moment de défoulement populaire, de révolte, de renversement des valeurs établies.


On nomme un faux «roi» temporaire, on se déguise, on inverse les genres et les rôles, on fait la fête et on brûle les idoles. Le capitalisme contemporain a détruit le sens des carnavals, qui sont devenus des processions encadrées, touristiques et sinistres, contrôlées par les autorités.

Dans plusieurs villes, la population tente de faire perdurer le véritable esprit du Carnaval : à Montpellier, Marseille, Rezé au sud de Nantes ou encore Lyon. Mais ce Carnaval populaire et insoumis n’est plus admis par la modernité. Qu’à cela ne tienne, ils se passent des autorisations.

C’était le cas hier, vendredi 25 mai à Lyon. Un Carnaval «contre les Jeux olympiques, la guerre en Palestine et les réformes de Macron» était annoncé entre le plateau de la Croix-Rousse et la place des Terreaux, dans le centre-ville de Lyon. La préfète s’est empressée de l’interdire pour «risque de trouble à l’ordre public».

Mais Lyon, c’est aussi la ville qui a donné naissance à la marionnette Guignol : ce personnage populaire créé par un ancien Canut, qui pousse des jurons, dénonce des injustices et donne des coups de bâton au gendarme Flageolet. Et la ville s’est montrée à la hauteur de son histoire.

L’année dernière déjà, le carnaval avait eu lieu en plein mouvement sur les retraites, et avait été inflammable et crépitant. En 2024, une importante foule a déambulé pendant deux heures dans la ville, malgré les provocations répétées de la police.


Les forces de l’ordre ont tout fait pour gâcher la fête, sans réellement y parvenir jusqu’en fin de soirée, où la profusion de grenade lacrymogènes a contraint les derniers carnavaliers à se disperser…


Vidéo : @bismuthback69, @69ADK_

Faire un don à Contre Attaque pour financer nos articles en accès libre.

Pour ne rien manquer de nos publications, suivez-nous sur nos réseaux



Laisser un commentaire